Tout est lié, tous reliés

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Mercredi 3 octobre, les 74 éco-délégués du collège et du lycée, accompagnés d’une quinzaine d’adultes de l’établissement se sont rendus au Domaine Lyon Saint-Joseph à Sainte-Foy–les-Lyon aux Assistes Laudato Si’ « pour la sauvegarde de notre maison commune ».

Cette manifestation organisée par le Diocèse de Lyon et sous-titrée « Tout est lié, Tous reliés » avait en effet pour thème l’écologie humaine : un temps d’échanges et de découvertes sur nos habitudes de consommation et l’occasion de mener une réflexion sur l’écologie intégrale afin de s’ouvrir à de nouvelles perspectives pour préserver notre planète.

Tout au long de la journée, chacun a pu profiter d’un programme riche et varié, adapté à tous les âges : associations, parents, élèves, enseignants, entreprises étaient réunis pour écouter ou transmettre leur vision de l’écologie, de la solidarité, de notre place  et de notre rôle dans le monde d’aujourd’hui et de demain.

Un espace était consacré aux éco-projets d’établissements scolaires : l’occasion de découvrir des initiatives originales et inspirantes menées par des collégiens et lycéens,  comme un projet d’aide au Honduras, la fabrication d’ordinateurs à partir de pièces récupérées sur des PC usagés, l’installation de nichoirs labellisés par la LPO, la création d’une éco cité… Les éco-délégués de Mongré présentaient, eux, leur travail autour des ruches.

De nombreuses associations exposaient aussi leurs projets et leurs actions. Nous avons noté en particulier l’existence d’ESDES Inter Générations à Villefranche, qui proposera un spectacle prochainement,  mais aussi Zéro Déchet, Anthropologia, Anciela

Le Forum Eco Start-up a permis de découvrir des initiatives originales : trousses réalisées par des femmes burkinabées en tissu et plastiques recyclés, camion épicerie bio, entreprise de remise en service des ordinateurs usagés…

Nous avons assisté le matin à une conférence sur le miel, l’après-midi au forum étudiant sur le thème : « Qu’est-ce que je fais là ? » et le partage d’expériences individuelles et collectives, ainsi qu’au débat « Les projets technologiques nous rendent ils plus humains ? » et au concours d’éloquence sur le thème : « Toute évolution est-elle un progrès ? ».

Des séances d’éco cinéma étaient proposées avec, entre autres,  la projection de 2 documentaires : Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion puis Et les Mistrals Gagnants réalisé par Anne-Dauphine Julliand.

Chacun d’entre nous a participé aux nombreux ateliers créatifs et animations proposés : fabrication de thé, animations culinaires, art et recyclage, plantation de jeunes pousses, démonstration de chien guide d’aveugle, initiation au secourisme, parcours sportif, jeux coopératifs…

Et bien sûr nous avons écouté le concert des chorales auquel participaient Les Petits Chanteurs de Mongré avec deux autres chorales de Lyon.

A midi, nous avons déjeuné dans le parc et découvert plusieurs foodtrucks proposant des repas, des produits et boissons bio et locaux.

Ce fut donc une journée à la fois festive, conviviale et passionnante. Nous avons pu longuement échanger avec des personnes qui agissent pour changer notre regard sur le monde et nos habitudes de consommation.

Nous avons pris conscience que la situation actuelle ne permet plus d’esquiver la question de l’écologie et donc du rôle central que l’Homme joue dans l’environnement. Il devrait être clair pour chacun d’entre nous que nos liens sont bien plus essentiels que nos biens.

Nous en sommes revenus riches de nouvelles rencontres, d’initiatives et de ressources à  partager et à concrétiser !

Nous remercions tous les professeurs qui nous ont accompagnés.

Les éco délégués du lycée

Cet article a été écrit collectivement dans le cadre de la journée de formation des éco délégués, encadrée par Mmes Dumas et Crouzier, professeures d’histoire-géographie, Mmes Clément et Novales, documentalistes.

Les Restos du Cœur ou l’apprentissage de la solidarité en 3ème

La démarche

Cette année 2015-2016 est marquée pour la classe de 3e7 du sceau de la solidarité ! Nous le savons, la réforme du collège replace en effet au cœur des enseignements dispensés l’enseignement moral et civique (EMC). Aussi l’enjeu est-il de lui (re)donner sens, en l’articulant autour de deux grandes dimensions : une dimension d’enseignement proprement dite, et une dimension « vie de la classe », qui met en acte les valeurs et les principes républicains. Sous l’impulsion du professeur principal de la classe, un projet de vie de classe s’est donc monté autour de la découverte de la vie associative, venue enrichir le contenu et la pédagogie de l’EMC. Axée sur la notion « d’engagement », cette initiative place donc l’association locale des Restos du Cœur au centre du projet de classe.

La mise en œuvre en 4 temps

Fin octobre – Découverte de l’association des Restos du Cœur
Cette première étape s’appuie sur un travail de recherche individuel guidé, sur internet, à l’appui d’un questionnaire réalisé par le professeur, et qui répond à 3 objectifs :
• découvrir le site internet des Restos du Cœur ;
• comprendre le fonctionnement et les actions d’une association caritative en France ;
• être capable d’expliquer le principe fondamental républicain de « FRATERNITÉ »

Sources : Site internet des Resto du Cœur, supports vidéo sélectionnés par le professeur pour mettre en avant les témoignages de bénévoles, mais aussi de bénéficiaires.

Novembre – 1ère prise de contact
Avec le soutien de Caroline AUBOURG, un contact est pris avec l’association de Villefranche-sur-Saône. La venue à Mongré de deux responsables Monique LUCCHINI et Florence DUMONT, remerciées ici chaleureusement, offre à l’ensemble des classes de 3e l’occasion d’échanger sur l’expérience de bénévoles, et de découvrir plus précisément la réalité des besoins de l’association localement, à Villefranche-sur-Saône.

Décembre – Des paroles aux actes (acte 1)
En s’intégrant dans le projet d’établissement de la journée des « BB du Cœur » coordonné par Caroline AUBOURG, les élèves participent à la collecte géante de produits pour bébés. Cette année, 5 343 produits ont été collectés soit 1 tonne 278 kg lors d’une chaîne humaine ! En amont, un travail de réalisation d’affiches est mené par les élèves pour soutenir les dons au sein de l’établissement. Ces dernières sont alors exposées dans l’atrium et dans les couloirs au premier étage des collégiens.

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Février – Des paroles aux actes (acte 2)
En coordination avec Monique LUCCHINI et Florence DUMONT, les élèves se rendent pendant une matinée à l’association des Restos du Cœur de Villefranche. Une visite du centre est d’abord proposée (bureaux administratifs, entrepôt, cafétéria-restaurant, lieu de distribution des produits). Puis vient le moment « d’aider » : par petits groupes ; les élèves sont répartis auprès des bénévoles, au regard bienveillant, et chacun participe à la vie de l’association ! Chloé et Augustin préparent le service du midi à la cafétéria, Gabin sert le repas, Martin accueille les bénéficiaires, Anna les accompagne dans le choix de leurs produits, ou encore Mattéo et Benoît aident à la réception de la dernière livraison de produits frais du matin, …. Nos deux accompagnateurs Karine VOLAGE et Jacky GEUDUNS sont également vivement remerciés.

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Le visage enjoué des élèves à l’issue de cette dernière visite suffit à mesurer la richesse de l’expérience ! « Se sentir utile », voilà le maître-mot qui ressort alors le plus chez les élèves … À ce moment précis, naît le « sentiment » républicain.

Sandrine Garnier, professeur d’histoire-géographie et d’EMC

Lycéens Mongréens : engagés ou pas ?

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Le 10 décembre 2014, pour la septième fois, Mongré a organisé, sous la direction de Caroline Aubourg, son évènement solidaire envers les Restos du Cœur. Cette année, la collecte de produits pour bébés a battu un nouveau record : plus de trois tonnes de denrées alimentaires et hygiéniques. Où sont passés tous ces produits ? À qui ont-ils bénéficié ? Nous avons souhaité aller à la rencontre des plus démunis et des plus engagés.

Chaque année, Mongré organise son évènement de solidarité, les Bébés du Cœur. Le Conseil Des Lycéens (CDL) choisit un thème pour l’occasion, puis organise sur plusieurs semaines la collecte faite par chaque classe, ainsi que l’après-midi et le repas spécial Bébés du Cœur.
Durant une après-midi, élèves et professeurs peuvent assister ou contribuer à des prestations artistiques, mais aussi à des activités. Une buvette tenue par les élèves du CDL est à leur disposition.
Avant d’assister aux représentations, tous les élèves ont réalisé cette année un slalom géant en lien avec le thème : Les Bronzés font du ski. À cette occasion, nous avons interviewé de nouveaux élèves pour connaître leur ressenti sur cette après-midi, dont Alexia qui témoigne : « Je ne connaissais pas du tout. Mais organiser une après-midi solidaire en s’amusant, c’est génial ! »
Chaque classe devait collecter le plus de produits pour bébés possible en quelques semaines. Ces produits furent donnés aux Bébés du Cœur de Villefranche-sur-Saône. La classe de 2nde3 est allée voir où sont stockés les produits donnés.
Le stockage
Nous nous sommes rendus dans le local de stockage des produits collectés. Le local est divisé en plusieurs secteurs, l’un d’eux étant pour les bébés où l’on a pu voir les produits collectés lors de la journée des Bébés du cœur de Mongré. Nous avons rencontré le chef du stock qui nous en a expliqué le fonctionnement. Toute la marchandise collectée est triée par les bénévoles et stockée sur des palettes pour des raisons sanitaires.
L’organisation

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Les produits sont classés en catégories, les fruits et légumes, la boucherie, l’épicerie et les desserts et en sous-catégories comme pour le pain : le pain de la veille, le pain frais et le pain congelé. Il nous a aussi précisé que l’ensemble des produits reçus doit être répertorié dans des classeurs, gardés pendant 5 ans, où sont notées des informations précises telles que le jour de livraison, le numéro de lot, la date de péremption, la quantité, la date de distribution et même la température du camion réfrigéré lors de l’arrivée des denrées, afin de vérifier si la chaîne du froid a bien été respectée.
Nous avons également vu le déroulement de la distribution. Les bénévoles contrôlent la concordance entre les points des bénéficiaires et les aliments demandés. Le nombre de points est déterminé en fonction du poids du produit.
Les enfants
Les bébés pris en charge ont moins de 18 mois. À Villefranche, 200 sont aidés. L’aide donnée aux bébés n’est pas seulement alimentaire, mais aussi vestimentaire grâce aux habits collectés pendant l’hiver. Les distributions vestimentaires et alimentaires ne peuvent pas avoir lieu en même temps, c’est la raison pour laquelle les habits sont distribués le jeudi matin. Pendant que les parents sont à la distribution, une garderie est mise en place pour les enfants de moins de 3 ans, et plus durant les vacances.
L’engagement lycéen
Nous avons interviewé deux bénévoles sur l’engagement des lycées, seuls les élèves de Mongré à Villefranche et ceux de Saint-Georges de Reneins font une collecte annuelle au profit des Restos du Cœur. Pour Mongré, le contact se fait grâce au gérant qui communique les dates des collectes.
En seulement deux heures, nous avons donc pu ressentir toute la solidarité entre les bénévoles et les bénéficiaires, un esprit convivial et détendu malgré la difficulté pour les bénéficiaires d’exprimer leurs besoins.

Laure Valenchon et Sophie Bernard.
Ce travail a été effectué dans le cadre de l’EDD (C. Lecocq-Hubert) et des cours d’ECJS (N. Mergoux).

Un grand merci au Bondy Blog et à la Région Rhône-Alpes pour leur implication dans la réalisation de ce projet.

Les services du Cœur

Les services du Cœur
Nous avons rencontré des bénévoles de l’association des Restos du cœur à Villefranche-sur-Saône, avec notre classe, afin de comprendre le fonctionnement de cette association si médiatisée. Nous avons ainsi pu approcher de près le monde caritatif et en comprendre le fonctionnement.

L’association
Le Lien, le local des Restos du cœur, se situe au 190 rue Gantillon depuis deux ans. La mairie a mis à disposition de l’association ce local bien plus grand. Les Restos du cœur comptent uniquement des bénévoles et, comme nous l’a confié l’un d’eux, François, « tout le monde est bénévole, n’importe qui peut venir en tant que tel aux Restos ». Cependant, malgré toute l’aide apportée, en périodes de vacances, leur nombre diminue ; l’association est alors à la recherche de personnes pouvant aider. Elle fait alors appel à des organismes de jeunes comme l’Engagement Citoyen de Villefranche. Les bénévoles peuvent ensuite suivre des formations pour avoir un rôle spécifique, comme inscripteur ou chargé des stocks. Lorsque nous demandons à ces personnes pourquoi elles donnent de leur temps pour l’association, toutes nous disent que c’est pour venir en aide aux gens dans le besoin. Comme en témoigne Arielle : « Cette envie de donner de sa personne pour les autres est très présente et puis il y a une bonne équipe, il fait bon être bénévole ici, alors on revient ».
De grosses collectes, mais pas suffisantes
Comme tout organisme, même à but caritatif, les Restos du cœur ont une hiérarchie. La responsable, Monique Lucchini, est aidée de deux personnes coresponsables et d’autres, dirigeant différents services. Ce qui n’empêche pas tous les bénévoles d’avoir un droit d’expression et de proposition et sont tous égaux. L’organisme des Restos de Villefranche ne reçoit pas directement d’aides de l’État, mais de l’Union Européenne. De nombreuses démarches auprès des boulangers, des producteurs, mais aussi des magasins de produits alimentaires sont nécessaires afin de collecter les produits. Cependant, il arrive que ces démarches ne soient pas suffisantes et que les dons se fassent grâce au bouche-à-oreille, car les gens sont sensibles à cette cause. Par ailleurs, de nombreux partenariats sont en cours avec des grandes surfaces. Plusieurs collectes sont organisées, celle de novembre par exemple est plus spécifique aux produits pour bébés. Les dons sont souvent des conserves, les produits frais ne sont pas une priorité. Malheureusement, ces collectes ne sont encore pas suffisantes. Une équipe est chargée de collecter des produits toute la semaine, que ce soit sur les marchés, auprès des grandes surfaces ou même auprès des petits producteurs locaux. C’est de là que proviennent les produits frais. Tous ces produits sont ensuite mis sous palettes en fonction de leurs dates de péremption et sont par la suite rangés dans le stock.

Les services du Cœur 2
La distribution
La distribution est assurée par les bénévoles qui ont en main la fiche détaillée de ce à quoi le bénéficiaire pris en charge a droit : des légumes aux laitages en passant par la boulangerie et les féculents. Cette fiche, le bénévole la récupère lorsque les personnes bénéficiant de l’aide des Restos se présentent à l’accueil avec leur carte de bénéficiaire. Cette carte est obtenue lors de l’inscription.
Plusieurs services
Le service de l’aide alimentaire est le plus connu des services des Restos, mais ce n’est pas le seul. Un service de coiffure/manucure est également proposé aux Restos, ainsi qu’un pôle santé (en partenariat avec l’association « Solidarité hospitalière » dirigée par le Docteur Peillon), un service de restauration avec plats chauds, mais aussi un service de microcrédits. Ce service mis en place en partenariat avec plusieurs banques, permet aux personnes dans le besoin d’emprunter au maximum 3000 euros, remboursables en 18 mois, pour retrouver un emploi (permis de conduire, transports…). Les Restos servent uniquement d’intermédiaire avec les banques. Il n’y a pas beaucoup de bénéficiaires, mais ils font le maximum pour les aider. Ce service existe depuis 3 ans. Le service cinéma a été mis en place il y a 6 ans. Il a pour but d’aider les enfants des bénéficiaires à avoir accès au cinéma pendant les périodes de vacances scolaires, en accord avec le cinéma Les 400 coups, qui offre gratuitement des places de cinéma (environ 500). Depuis peu, les responsables de ce service tentent aussi de le mettre en place avec le théâtre, mais les places étant plus coûteuses, le procédé est plus compliqué et plus long.

Chloé Martinengo
Ce travail a été effectué dans le cadre de l’EDD (C. Lecocq-Hubert) et des cours d’ECJS (N. Mergoux).
Un grand merci au Bondy Blog et à la Région Rhône-Alpes pour leur implication dans la réalisation de ce projet.

De l’aide alimentaire au soutien émotionnel

Aujourd’hui, en cette période de difficultés, ceux qui fréquentent les Restos du cœur de Villefranche s’y sentent bien. Non seulement parce qu’ils satisfont leurs besoins alimentaires, mais aussi parce que cela favorise les liens sociaux.

Tous les jours, la pauvreté est de plus en plus évoquée par les médias. Cependant, tout le monde ne s’imagine pas qu’elle puisse se trouver si près de chez nous ou qu’elle puisse toucher nos proches. Dans le local des Restos du Cœur, les bénévoles s’activent de part et d’autre afin de réapprovisionner les rayons, servir les personnes dans le besoin, mais aussi trier les aliments…

De l'aide alimentaire

Les difficultés rencontrées
Les demandeurs ont pour la plupart eu du mal à se décider à s’inscrire dans l’association. Certains sont salariés, et ne conçoivent pas que, dans une société comme la nôtre, des personnes qui travaillent ne puissent pas assumer entièrement leurs besoins. Les soucis de santé, la perte de son conjoint et le chômage sont les principaux problèmes auxquels les bénéficiaires sont confrontés. Certains ont aussi eu du mal à s’inscrire car ils avaient peur du regard des autres.

Les Restos du cœur une grande famille…
Néanmoins, aujourd’hui, c’est une décision qu’ils ne regrettent absolument pas, et pour cause, les Restos du Cœur sont une véritable famille pour eux. Les bénévoles sont toujours à l’écoute et certains entretiennent de liens particuliers avec les bénéficiaires.
Comme en témoigne une jeune femme qui, tous les vendredis, est heureuse d’aller aux Restos du Cœur, car c’est un endroit où elle est toujours bien accueillie. Les bénévoles sont prêts à tout pour améliorer le quotidien de leurs bénéficiaires. Les Restos du cœur essayent aussi d’atténuer un autre fléau touchant de plus en plus de personnes pauvres : l’isolement. Les bénévoles ont ainsi une autre mission qui est celle de divertir ; le jour de Mardi gras, par exemple, ils se sont déguisés pour les faire rire !
Ils essaient, en outre, d’aider et de soutenir les bénéficiaires dans leurs projets de carrière.

La convivialité et le soutien sont ainsi les maîtres mots de cette association. « Tous les jours, je remercie Coluche pour tout ce qu’il a fait pour nous ». nous a confié Hannah, une bénévole.

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Julien Grisoni, Tiphaine Mai, Laura Deck, Lorraine de Varax

Ce travail a été effectué dans le cadre de l’EDD (C. Lecocq-Hubert) et des cours d’ECJS (N. Mergoux).
Un grand merci au Bondy Blog et à la Région Rhône-Alpes pour leur implication dans la réalisation de ce projet.

Les Restos du cœur : des bénévoles au centre de la distribution.

Le 6 mars 2015, notre classe de 2° 3 est allée aux Restos du Cœur à Villefranche-sur-Saône pour interviewer les bénévoles sur le fonctionnement de la distribution de l’association.

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Dès notre arrivée, nous avons découvert un endroit propre, spacieux, agréable et ordonné, où l’on pouvait sentir les odeurs succulentes des repas en préparation pour les bénévoles et certains bénéficiaires, cuisinés avec les moyens du bord par les cuisinières et leurs petites mains. Pendant notre visite, nous avons pu découvrir la façon de travailler de quelques bénévoles présents ce jour-là. Certains bénévoles ont été questionnés et la classe a eu droit à une visite guidée de l’enceinte de l’association, mêlée à l’odeur de l’entrepôt qui stocke les denrées alimentaires en masse. L’accueil fut chaleureux. Les bénévoles, toujours souriants et actifs, travaillaient tout en nous décrivant leurs conditions de travail. Il y avait entre les bénévoles cette ambiance familiale, comme avec les Enfoirés…
734 bénéficiaires inscrits cet hiver

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Nous avons eu la chance d’interviewer deux bénévoles : Florence et Elizabeth. Florence s’occupe des inscriptions, du tri et de la distribution des poissons et des yaourts. Elizabeth s’occupe de l’accueil informatique et remet les fiches de distribution propres à chaque bénéficiaire (suivant le nombre de membres de sa famille, et la situation de travail de l’individu).
« Durant la campagne d’hiver, il y a eu 734 personnes inscrites aux Restos du Cœur de Villefranche-sur-Saône» nous a confié Florence, « les chiffres de bénéficiaires ont augmenté, mais ça ne veut pas dire que les chiffres de marchandises ont augmenté. »
Une distribution très organisée
La distribution fonctionne de manière bien organisée, chaque bénéficiaire est accompagné par un bénévole qui va s’occuper des aliments qu’il peut prendre en fonction de ses points. Par exemple, Florence s’occupait de la distribution de la viande, du poisson et des œufs. Selon le nombre de points, les bénéficiaires prennent 6 ou 10 œufs, de la viande ou du poisson, et s’ils ont encore des points, ils bénéficient de conserves.

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Aux Restos, on distribue du lait, des légumes frais et en conserve, des pâtes, du riz, des produits d’hygiène et d’entretien, des desserts, des fruits frais, des crèmes dessert, des gâteaux, du poisson, de la viande, des œufs, des yaourts, des fromages et du pain. Pour les bébés, on donne des couches, des petits pots et des desserts.
Les familles qui profitent des Restos du Cœur viennent de Villefranche-sur-Saône, Jassans, Liergues, Anse, Gleizé, Limas, Montmerle, St George, Saint-Étienne des Oullières.
Nous ne nous attendions pas à une telle chaleur de la part des bénévoles et, après de très agréables rencontres, nous avons pu contribuer à cet élan de solidarité en proposant notre aide aux bénévoles…

Les élèves de seconde 3
Ce travail a été effectué dans le cadre de l’EDD (C. Lecocq-Hubert) et des cours d’ECJS (N. Mergoux).
Un grand merci au Bondy Blog et à la Région Rhône-Alpes pour leur implication dans la réalisation de ce projet.

Les bénévoles : les Restos ont besoin d’œufs

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Chaque année, les familles accueillies aux Restos du cœur sont plus nombreuses. Ce qui nécessite plus de personnes pour l’organisation. Nous avons rencontré ceux sans qui rien de tout cela ne serait possible.

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Nous avons été accueillis dans les locaux de l’association, situés à Villefranche-sur-Saône, un jour de distribution et d’inscription, c’est-à-dire en pleine activité. Nous avons été surpris par le nombre de bénévoles et de bénéficiaires présents. Chaque année, la structure accueille 6 % de bénéficiaires en plus. Cette année, les Restos du cœur de Villefranche-sur-Saône ont accueilli 734 familles dans les différents services proposés par l’association. La distribution est le plus important d’entre eux. Il existe des partenariats avec les supermarchés, qui leur donnent les produits en date limite de vente. Généralement, ce sont aux Restos du cœur de faire les démarches, mais il arrive aux producteurs de venir d’eux-mêmes. Mais aussi, chaque semaine, les bénévoles vont chercher des produits en équipe. Pour cela, ils possèdent une liste de produits de première nécessité incluant huile, farine, féculents, conserves et produits frais. Ces collectes, faites plutôt en hiver, permettent de tenir tout l’été.

L’association différencie deux « saisons » : l’été, s’étendant d’avril jusqu’à fin juin, et du 1er septembre à fin octobre. En été seuls les gens en grande précarité accèdent à l’aide des Restos du cœur. Il y a donc plus de demandes en hiver. Ces bénéficiaires ont un quota de nourriture organisé en nombre de points valant chacun un repas. Le nombre de points est défini en fonction du nombre de personnes dans la famille et du revenu dont dispose le foyer.

Les Restos du cœur de Villefranche disposent d’une cafétéria où les bénévoles cuisinent et proposent un service de restauration les mardis et vendredis. Cette année, de nouveaux services, dont nous ignorions l’existence, ont vu le jour, tels que la coiffure, la manucure ou encore l’infirmerie. Les bénéficiaires ont également la possibilité de consulter un médecin ou un psychologue. Il existe aussi un service de microcrédits passant par l’intermédiaire de banques et pouvant aller jusqu’à 3000 euros remboursables en deux ans. Ces microcrédits sont utilisés essentiellement pour acheter une voiture, une moto ou pour passer le permis de conduire dans le but de travailler et également des appareils ménagers tels que réfrigérateurs, machines à laver etc.. Malheureusement les demandes sont très peu acceptées. Enfin un service cinéma est mis en place pour les enfants de 6 à 12 ans pendant les vacances scolaires grâce à un accord avec le cinéma « Les 400 coups » de Villefranche. On pourrait se demander pourquoi ces bénévoles ont décidé de s’investir dans cette association. En effet, le bénévolat est presque un travail à temps complet, cela demande beaucoup de temps et d’implication. La réponse est simple, c’est par envie d’aider son prochain.

Les élèves de seconde 3
Ce travail a été effectué dans le cadre de l’EDD (C. Lecocq-Hubert) et des cours d’ECJS (N. Mergoux).
Un grand merci au Bondy Blog et à la Région Rhône-Alpes pour leur implication dans la réalisation de ce projet.

La collecte ne suffit plus

La collecte des Restos du Cœur est-elle suffisante pour un nombre de demandes grandissant chaque année ? Le vendredi 6 mars, la classe de 2° 3 est allée au cœur des locaux de l’association pour trouver des réponses à cette question.

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Quels produits collectés ?
Les Restos du Cœur collectent leurs produits dans des magasins, tels que Carrefour, Géant Casino, Simply Market, Lidl et d’autres grandes enseignes. La structure multiplie les partenariats avec la ville, des lycées et le marché couvert de Villefranche notamment. Nombreux sont les particuliers qui donnent régulièrement à la collecte. Les produits recherchés par la structure sont principalement des produits de base, comme les pâtes, la farine, l’huile, le chocolat, les boites de conserve, etc. Les Restos du Cœur sont également aidés par les Enfoirés et l’Union Européenne.

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Plus de demandes avec des ressources limitées.
La demande de produits ne cesse d’augmenter en cours d’année, mais nous pouvons aussi remarquer que les dons augmentent ; toutefois, ils restent toujours insuffisants pour nourrir les bénéficiaires. Évidemment, les associations ne disposent pas des fonds nécessaires à l’achat de biens alimentaires et vestimentaires. C’est pour cela que les Restos du Cœur comptent sur les donateurs pour faire tourner l’association. Il en faut toujours plus !

La collecte 3
Aujourd’hui, beaucoup de bénévoles sont déployés dans les magasins chaque semaine afin de subvenir aux différents besoins des bénéficiaires. Cette collecte doit permettre de remplir les stocks, surtout l’hiver où le nombre de bénéficiaires est multiplié par trois. Les Restos du Cœur font absolument tout pour économiser le stock et pour le remplir. Chaque matin, l’association passe dans les boulangeries afin de récupérer le pain de la veille qui est toujours consommable. Chaque morceau de pain est important et une personne de plus peut voir ses besoins comblés.

Thomas Dubet, Hélène Boutry, Valentin Pugi, seconde3
Ce travail a été effectué dans le cadre de l’EDD (C. Lecocq-Hubert) et des cours d’ECJS (N. Mergoux).

Un grand merci au Bondy Blog et à la Région Rhône-Alpes pour leur implication dans la réalisation de ce projet.

Solidarité locale. Conférence de Guillaume Le Blanc : Que faire de notre vulnérabilité ?

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Qu’est-ce que la philosophie ? Qui est Autrui ? Qu’est-ce que la vulnérabilité ? Ce sont les questions auxquelles Monsieur Le Blanc a répondu, le vendredi 21 novembre à la médiathèque de Villefranche sur Saône. Le philosophe et écrivain français, professeur de philosophie à l’Université Michel de Montaigne/Bordeaux III, a participé cette année au festival Mode d’emploi.

C’est en effet la troisième année, que le festival Mode d’Emploi, conçu par la Villa Gillet, fait de la Région Rhône-Alpes un lieu d’échanges, de débats et d’idées au croisement des arts, de la littérature et des sciences humaines.
Pour cette édition 2014, Guillaume le blanc a donc répondu aux questions d’une étudiante de Lyon III devant plusieurs classes de lycée. La question principale de cette rencontre était donc « Que faire de notre vulnérabilité ? » – Guillaume Le Blanc y répond dans son ouvrage publié aux éditions Bayard en 2011 –

« La philosophie nait de l’intolérable »

La philosophie détourne nos regards. Guillaume le Blanc explique, que chacun d’entre nous commence à philosopher lorsqu’il se retrouve bouleversé par l’état du monde dans lequel il vit. Il est vrai que la pensée philosophique nait d’un contexte, d’une période précise ; qu’importe le contexte, chaque période a sa propre problématique. Comme disait Marx, les philosophes ne poussent pas comme des champignons. Notre histoire est composée de changements, de révolutions, ce sont les évolutions des superstructures de chaque société qui permettent l’existence de notre histoire.
La philosophie serait donc une prise de conscience du monde, une prise de conscience de soi. L’homme commence à philosopher lorsqu’il prend conscience de ce qu’il pensait être normal, ce qu’il pensait aller de soi. La philosophie est donc un outil qui nous permet de pointer du doigt l’intolérable auquel chacun d’entre nous s’habitue. Le philosophe n’apporte pas la réponse unique et indubitable au problème : il est là pour nous poser les bonnes questions, et par exemple, nous faire comprendre qu’il y a bel et bien une vulnérabilité.

« Qui sont les autres ? »

D’un côté il y a les uns, et d’un autre côté, les autres. Qui sont-ils? « L’autre » est un moyen de marquer une différence. Pourtant, Platon disait que chacun d’entre nous aurait une catégorie de l’autre en soi. Autrui, c’est l’autre moi, et dire « l’autre » c’est altériser cet autre moi. Dire « l’autre » c’est éloigner autrui de moi-même.
Nous vivons tous dans un monde commun, un monde varié. Ce monde est donc fait de sujets différents. Le problème ici est de faire une différence entre, les autres et les différents. Dans notre société il est plus fort d’utiliser le terme « autre» que le terme « différent». Le différent aurait pu être moi, un moi différent, l’autre ne peut pas être moi. Ici ce se justifie le dicton « qui se ressemble s’assemble ». Et l’illustration des quartiers s’y prête très bien, on observe la séparation entre les quartiers huppés, les quartiers populaires, et les ghettos.
« Comment faire quelque chose pour moi, dans le monde des autres ? »
La question alors, serait « qu’est-ce qu’exister ? », comment exister dans le monde des autres ? C’est parvenir à faire quelque chose pour soi dans le monde des autres. Dans le travail il s’agirait de produire. Mais produire quelque chose pour les autres ? Est-ce que ça vaut le coup pour moi ? Est-ce que je peux le considérer comme quelque chose que je ferais pour moi ? Chaplin nous montre la vie de Charlot, qui travaille, mais qui ne se reconnait pas dans son travail. Il n’y a aucun intérêt.
Le travail en réalité devrait avoir une fonction anthropologique, l’homme devrait se produire lui-même en produisant, se construire lui-même en travaillant. Cependant il est impossible de faire une vie pour soi sans les autres, L’homme est dépendant du regard des autres.

« Il y a le précaire et l’exclu »

La condition humaine est la capacité à être blessé et à répondre à cette blessure. Être en bonne santé c’est tomber malade et s’en relever. Guillaume Le Blanc explique que la blessure peut être physique ou psychique. Certaines vies sont fragilisées socialement, et certaines blessures psychologiques sont irréversibles. Certaine blessures débouchent sur l’exclusion.
Michel Foucault disait que pour inclure il fallait exclure. Il y a des normes et des lois. La norme est la règle qui incite à agir. Mais que faut –il faire pour être dans la norme ? On peut la définir grâce à trois critères ; le travail, les biens, la famille.
Le sans-domicile-fixe est privé de toutes ses propriétés sociales c’est à dire de travail, de biens et de famille. Il est un exclu de la société, il n’est plus dans la norme. L’exclusion est une contradiction sociale. Oui mais, parlons du précaire, le précaire n’est pas exclu, il ne manque au précaire qu’une propriété, qu’une valeur sociale. Un précaire est un chômeur, mais ce chômeur possède une maison et une famille.
Ce qui fait d’un précaire un exclu, c’est ce qui se passe entre les deux. De la précarité débouche l’exclusion, ou une fragilisation de la personne. Il y a en effet une cascade de l’exclusion. À partir d’un certain stade le précaire devient exclu, on ne le voit plus on ne l’entend plus, il est sans voix (et non sans dents !).

« Qu’est ce qui fait cette précarité ? »

La précarité est attachée à la vulnérabilité. Nous sommes vulnérables car nous sommes attachés au regard des autres. Moins l’homme a confiance, plus il a besoin du regard des autres. Plus l’homme est exclu, moins il a confiance en lui, et plus il dépend du regard des autres. Ici nait la vulnérabilité.
Je suis vulnérable si je dépends d’autrui. Hélas dans ce processus, si l’homme est exclu, l’homme est sans voix, il est invisible, et il ne trouvera pas cette reconnaissance dont il a besoin.

« Nous sommes tous des vulnérables »

Aucune vie ne peut se soustraire à la blessure ou à la vulnérabilité. Nous sommes obligatoirement blessés lorsque nous existons. A partir de ce moment l’homme a deux capacités de réponse à la blessure : la violence et la non-violence.
L’homme doit accepter la part de violence qu’il y a en lui. Cette violence est naturelle, et l’homme l’inflige à celui qui l’a blessé. Que faire de cette part de violence qui est en nous ? L’autre solution serait de se détourner de cette blessure, en répondant par la non-violence, en vivant avec la blessure.
Certaines blessures sont quasi mortelles car elles fragilisent la réponse à la blessure elle-même. En effet la capacité de réponse peut être atteinte. L’extrême blessure, l’extrême vulnérabilité se trouve alors là, lorsque l’homme n’a plus la capacité de répondre, ni violemment ni non violemment. Et on qualifie alors cette blessure d’attaque de la personne en elle-même.

Cette belle et précieuse rencontre avec Guillaume Le Blanc a eu lieu à la médiathèque de Villefranche Sur Saône le 21/11/2014 dans le cadre des cours de philosophie de Mme Lecocq Hubert.

Solidarité locale. Conférence  2

Margaux Gaudriot TL