Le Colorado, histoire du pillage d’un fleuve

Le Colorado

Le Colorado

Le Colorado est un fleuve d’Amérique du Nord, long de 2 250km qui naît dans la chaîne des Rocheuses aux Etats-Unis et se jette dans le golfe de Californie au Mexique.

Le fleuve se trouvant en grande partie sur le territoire des Etats-Unis, les Américains y ont construit des barrages à partir des années 1930. Ces barrages servaient à apporter de l’eau et de l’hydroénergie dans les grandes métropoles californiennes. Ainsi le Colorado constitue 60 % des ressources en eau de la Californie et plus de 90 % pour la ville de Las Vegas.

Le Colorado, en plus d’être une source économique pour l’eau et l’hydroénergie, est aussi un lien politique car il sert de frontière entre les USA et le Mexique sur près de 20km.

Afin d’atténuer les inégalités, l’ALENA (accord de libre échange nord américain) a établi des règles de partage en 1994 mais cela n’a pas réglé les difficultés liées à la gestion de l’eau.

Le problème du partage des eaux du Rio Colorado entre les États-Unis et le Mexique n’est pas nouveau. Il remonte en fait à la fin du XIXe siècle, quand de grandes compagnies américaines ont commencé à aménager la plaine du fleuve, de part et d’autre de la frontière, pour former une vaste région agricole destinée à alimenter en fruits et légumes les grands centres de consommation de la côte.

Le problème s’est amplifié avec la croissance démographique de la « ceinture du soleil » qui a drainé les migrants du nord et de l’est du pays vers les centres urbains de la Californie, de l’Arizona et de l’Utah, en même temps que commençaient à se développer des villes situées du côté mexicain de la frontière. Au cours des années 1960, la mise en place des usines d’assemblage (maquiladoras) a provoqué un vaste mouvement de migration vers les cités frontalières, qui ont vu leur population décupler en quelques années. Or, malgré l’ampleur des disparités socio-économiques que l’on rencontre de part et d’autre de la frontière, les standards de vie dans ces villes influencées par la culture américaine font que la consommation d’eau augmente sans cesse, creusant ainsi le déficit hydrique d’une zone en plein développement.

Le problème n’est pas seulement économique mais aussi écologique. En effet, le Colorado ne peut quasiment plus atteindre le golfe de Californie ce qui engendre de graves conséquences sur la faune et la flore dans ce milieu désertique qui souffre déjà d’un manque d’eau terrible, pour la nature et pour les habitants.

Pour conclure, le Colorado est donc une ressource naturelle indispensable à la vie car il nourrit de nombreuses villes américaines, mais son exploitation crée de grandes disparités économiques et écologiques entre les Etats-Unis et le Mexique.

Alexis Hitte, Etienne Péquignot, Damien Ruet Blanchard (1ère ES2)

Travail réalisé lors des séances d’ECJS (C. Lecocq) au CDI.

L’eau : symbole de conflit au Moyen-Orient

L’eau est une ressource rare et très prisée.

Nous pouvons le constater en Egypte, avec le barrage d’Assouan et dans le conflit israélo-palestinien, avec le Tigre et l’Euphrate.

Construit au cours des années 60, inauguré en 1971, entré en pleine capacité en 1975, le barrage d’Assouan en Egypte a permis une meilleure irrigation des cultures, tout en autorisant la navigation touristique sur le Nil tout au long de l’année, sans parler de la production d’énergie électrique.

Face à la croissance démographique du pays, ce barrage a agi comme une véritable bulle d’oxygène.

Seulement voilà : au début de sa construction, il y avait seulement 30 millions d’habitants en Egypte. Actuellement, il y en a 67 millions; il y en aurait 86 millions en 2025, et 115 à 120 millions en 2040. Aujourd’hui, la quantité d’eau est de 900 mètres cube/habitant/an. Elle passerait à 674 mètres cube seulement en 2025.

En clair, la retenue d’eau est jugée insuffisante, d’autant plus qu’il faut tenir compte de la sécheresse en Afrique Orientale, qui a perduré durant plusieurs années consécutives. Entre 1979 et 1988, les précipitations étaient inférieures à la moyenne, entraînant la nécessité de puiser dans le lac Nasser. Au début de 1988, il ne restait déjà plus que 8 kilomètres cube de réserves utilisables entraînant ainsi une baisse tendancielle de l’alimentation du Nil…

Nés dans les montagnes d’Analie Orientale, apportant l’eau et la vie dans les plateaux et les plaines steppiques et désertiques de Syrie et d’Irak, le Tigre et l’Euphrate permettent l’extension du « croissant fertile » dans les zones les plus arides du pays. Malheureusement, ils sont source de conflit entre les trois pays riverains. A savoir : l’Irak, la Syrie, et la Turquie. Chacun désire préserver son avenir hydraulique en contrôlant les eaux dont il a besoin. Mais l’eau est devenue plus rare (sans pour autant atteindre la situation de pénurie) à cause des cultures irriguées, de plus en plus nombreuses ces dernières décennies. La discorde n’a pas toujours été présente pour le partage de ces deux bassins jumeaux car au début, ces deux fleuves ne faisaient qu’un (même entité territoriale: l’empire Ottoman).

Cependant, après la première guerre mondiale, ces deux fleuves sont devenus transfrontaliers, partagés entre les trois riverains. Le conflit n’a jamais cessé depuis…

En Egypte comme au Moyen-Orient, le problème reste le même : trop de monde pour trop peu d’eau. Malgré les nombreux aménagements hydrauliques mis en place, les mécontents sont toujours aussi nombreux, et le conflit est toujours aussi intense. On ne sait quand il s’arrêtera, et quand l’eau deviendra enfin une ressource accessible à tous de façon équitable…

Marie Boutry, Ella Jimbert, Célia Porcherot, Candice Pupat (1ère L-ES2)

Travail effectué lors des séances d’ECJS (C. Lecocq) au CDI.

Le développement durable, une obligation pour notre survie ?

Le vendredi 28 novembre à Notre Dame de Mongré eut lieu l’intervention de l’association HESPUL (http://www.hespul.org) qui réunit une vingtaine d’experts et praticiens de l’énergie. L’intervenant, M. Manceau, nous a présenté le concept négaWatt : système de mesure de l’énergie  non consommée grâce à un usage plus sobre et plus efficace de l’énergie :

– supprimer le gaspillage ;

– amélioration des transports et isolation des bâtiments ;

– augmenter la part des énergies renouvelables (énergie inépuisable et à faible impact).

le principe négaWatt

le principe négaWatt

80 négawatts !

80 négawatts !

Remplacer une ampoule classique de 100 W par une lampe basse consommation de 20 W revient à utiliser 5 fois moins d’énergie pour assurer le même niveau d’éclairage. La puissance électrique nécessaire est ainsi réduite de 80 W. En d’autres termes, le remplacement de cette lampe génère « 80 Watts en moins » : on parle alors de « production de 80 négaWatts ».

(source : association négaWatt : http://www.negawatt.org )

Est-ce vraiment une obligation pour la survie de notre planète ?

Au cours du 20ème siècle  la température de la terre a augmenté de 0,6 °C. Cette augmentation entraîne un dérèglement climatique ainsi que l’élévation du niveau des mers mais aussi un bouleversement écologique.

De plus, une personne rejette 4,5 tonnes de carbone par an, alors qu’il faudrait  arriver à  0,5. Un effort considérable reste donc à faire. Pour cela le facteur 4 peut nous y aider.

Mais qu’est-ce que le facteur 4 ?

Il s’agit de diviser les émissions des gaz polluants par 4. De nombreux domaines peuvent améliorer l’efficacité, comme l’isolation d’une maison. Un coût certes considérable au début mais très rentable sur le long terme.

De nombreuses actions sont possibles, mais ce qui nous a fait réagir, nous étudiants, c’est que pour préserver notre planète, il faut exclure « le plaisir » notamment quand M. Manceau nous a dit de ne pas utiliser les avions car ils dégagent beaucoup trop de carbone. Et là, cette question : « ne pas prendre l’avion pour partir en vacances » a suscité un vif débat entre nous. De nombreux avis ont divergé et, surtout nous nous somme rendu compte que nous avons du mal à renoncer à ce plaisir, même si nous avons conscience de l’enjeu.

Pour nous, ce qui semble être la meilleure solution serait de mettre en place des mesures financières pour rendre plus attractifs les prix des transports moins polluants. Des nombreuses petites choses ont été mises en place pour nous renseigner comme :

– l’étiquette énergie (7 classes de A à G qui nous permet de connaître la consommation énergétique du produit) ;

Etiquette énergie

Etiquette énergie

– l’étiquette climat (7 classes de A à G qui nous permet de connaître l’impact de notre  consommation sur l’effet de serre).

Etiquette climat

Etiquette climat

Mélanie Martin, Sonia Nuvolato, Tanguy Rampon, Nazmiyé Alberack, Maïté Torriero Muelas  (Seconde 1)

Cet article a été rédigé en partenariat avec C. de Fréminville (professeur d’histoire), C. Blanc (professeur de français) et C. Lecocq (documentaliste).

Vive la crise financière !

Vous pensez que je plaisante? Eh bien, qu’à moitié figurez-vous. Permettez-moi tout d’abord de faire un petit détour sur les conséquences de cette fameuse crise sur l’activité mondiale. Suite à l’effondrement des marchés financiers, la croissance économique mondiale a ralenti. L’indicateur permettant de mesurer cette richesse : le PIB (Produit Intérieur Brute) frôle pour certains pays développés le zéro absolu. Soit dit en passant, le taux de CO2, lui, n’est pas de zéro. Bien au contraire. Tout comme les températures qui ont fortement augmenté.

Penchons-nous plus en avant sur le PIB afin d’en comprendre les tenants et les aboutissants. Cet indicateur mesure l’évolution économique des pays. Il permet d’établir un classement entre chaque pays selon leurs richesses. Cet indicateur reflète l’efficacité productive dans l’économie et attribue une valeur monétaire aux activités. Le PIB peut ainsi glorifier une nation lorsqu’elle est compétitive sur la scène mondiale. Toutefois, beaucoup d’activités humaines n’ont pas de valeurs monétaires. C’est  pourquoi le PIB est un indicateur que l’on peut qualifier d’imparfait.

En effet, cet indicateur comporte quelques limites. Il ne prend notamment pas en compte toutes les activités non monétaires pourtant indispensables au bon fonctionnement d’une société. Le travail clandestin n’est pas pris en compte également, il est pourtant producteur d’une certaine richesse. Une mère au foyer qui éduque ses enfants et qui fait toutes les tâches ménagères contribue à l’intérêt général, et pourtant, son travail n’apparaît pas dans le PIB. Ces mêmes activités sont par contre comptabilisées dès qu’elles tombent dans la sphère économique.

D’autre part, le PIB ne peut donner un prix à tout. La banquise a-t-elle une quelconque valeur monétaire ? Et la pollution ? La déforestation et l’extinction de certaines espèces animales ? Pourquoi ne sont-elles pas considérées comme une perte de richesses alors que la dépollution est considérée comme une richesse supplémentaire, qui est alors comptabilisée positivement dans le PIB ?

De plus, le PIB classe les pays selon leurs richesses, ce qui est pertinent. Cependant, les pays du haut du classement sont les mauvais élèves en matière de pollution. Ce qui explique le titre un brin provocateur de cet article. La prise de conscience des limites du PIB a eu pour conséquences de nombreuses émulations au sein de la communauté scientifique. Par exemple, J. Tinbergen (prix Nobel d’économie 1969) propose de calculer le taux de bonheur national (BNB)! Cela laisse libre cours à notre imagination (bien qu’il soit mis en place au Bouthan en 1972). Plus récemment, N. Sarkozy a demandé à deux économistes de renommée internationale (A. Sen et L. Stiglitz) d’améliorer le PIB afin que sa mesure traduise au plus près l’activité réelle des sociétés.

De Angelis Laura, Porcherot Célia, Vigier Maxime (1ère ES2)

Cet article a été rédigé dans le cadre du cours de SES avec Mlle Mermet.

Catalyse et développement durable

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C’est le 20 novembre dernier que nous, élèves de terminale S du lycée Notre-Dame de Mongré, ainsi que des élèves d’autres lycées de l’académie de Lyon et des villes de Southampton, Gent et Toulouse (qui ont participé par vidéoconférence), avons pu assister à une conférence exceptionnelle sur le thème de « Catalyse et développement durable » à l’école de Chimie Physique et Electronique ( CPE Lyon ), troisième édition d’une série de conférences portant sur les thèmes « Demain… pour une chimie choisie ».

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Nous avons eu, ainsi, le plaisir de rencontrer des personnages incontournables du monde de la chimie à savoir :

Le professeur Gerhard Ertl, prix Nobel de la chimie 2007 récompensé pour ses travaux en sciences des surfaces ( qui lui ont valu le surnom de « magicien des surfaces » !) ; le professeur Yves Chauvin prix Nobel 2005 et directeur scientifique de l’institut français du pétrole ; M. Bruno Allenet, délégué GDF SUEZ et président du groupe Axéléra (chimie et environnement) ; Mlle Breme récemment titulaire du prix attribué aux jeunes chercheurs pour « Les femmes et la science »; M. Olivier Homolle, président de BASF, pour finir par M. Bastien .

Notre discussion a porté sur les préoccupations actuelles et qui font notre quotidien, telles que les avancées de la recherche en matière de développement durable, mais aussi autour du rôle prépondérant que joue la catalyse dans notre société. M. Bastien teint à préciser dès le début de la conférence que « Le monde est un monde de chimie et que les catalyseurs, étant des objets favorisant les réactions chimiques, sont des outils indispensables au monde dans lequel nous vivons ».

→ Les catalyseurs font partie intégrante de notre vie de tous les jours, notre vie entière tourne autour de la catalyse, que ce soit dans le domaine de l’industrie alimentaire, de l’industrie pharmaceutique et encore dans bien d’autres domaines.

La catalyse est présente dans toutes les transformations chimiques de l’industrie comme dans la nature, c’est un procédé que l’on rencontre tout le temps et qui est fondamental.

  • La question de l’environnement et du développement durable :

La curiosité des élèves présents se tourna vite vers la question de l’environnement et des priorités de l’industrie chimique dans ce domaine. Ce qui mena les invités à parler ouvertement de projets déjà mis en place sur la question, bien que, comme ils le précisèrent à l’unanimité, « tout est à faire et à construire » !

L’industrie chimique connaît aujourd’hui un défi majeur dans ses projets sur la protection de l’environnement. Ils doivent prendre en compte de nombreux facteurs tels que la pollution, les populations et leurs modes de vie (qu’ils ont pour but d’améliorer). L’important pour eux et pour rester compétitifs sur le marché mondial (dans un climat de mondialisation) est de développer de nouveaux produits et d’utiliser de nouvelles énergies pour pouvoir élargir les horizons. Un changement de vision des choses est nécessaire dans de nombreux domaines notamment concernant l’utilisation des « bio ressources » (molécules issues de ressources naturelles) jusqu’à présent utilisées uniquement dans un but curatif. L’industrie chimique doit se montrer plus efficace au niveau environnemental  en se penchant sur l’utilisation de nouveaux matériaux, ce qui implique alors une analyse approfondie du cycle de vie des matériaux.

Jusqu’à présent les connaissances dans certains domaines de la chimie étaient moindres et portaient les scientifiques à commettre de nombreuses erreurs notamment à l’origine de dégâts environnementaux, qu’il est aujourd’hui davantage possible d’éviter pour se pencher sur une pratique plus variée et intensive de la chimie. Les réactions sont désormais mieux connues et évitent de répéter les erreurs commises dans le passé.

Alors quelles sont les avancées de la chimie de nos jours ?

« Certaines entreprises comme GDF Suez ont déjà mis en place des objectifs à visée environnementale sur une base de dix ans », tient à préciser M. Allenet.

Par ailleurs, en ce qui concerne l’industrie automobile, des progrès ont été effectués grâce à l’étude des catalyseurs. Avant, toutes les voitures rejetaient du plomb, ce qui est très toxique, alors que maintenant beaucoup de nouvelles voitures possèdent des catalyseurs réduisant leur toxicité.

  • De nouvelles énergies au service de l’environnement et du développement durable:

Jusqu’à maintenant le pétrole était une énergie fondamentale et qui dominait toutes les autres. Il y a eu de grands progrès sur le plan des énergies et de l’hydraulique. Par exemple, le vent est utilisé maintenant comme source d’énergie avec le développement des éoliennes.

On est sans arrêt à la recherche d’énergies moins polluantes (utilisation de l’énergie solaire), les économies d’énergie chez les particuliers comme dans l’industrie sont aussi capitales.

De plus il a récemment été développé un processus qui viserait à transformer le dioxyde de carbone CO2 par l’apport d’énergies extérieures : le transport du CO2 peut être une voie à développer pour l’avenir car il vise son renouvellement.

  • Et le nucléaire dans tout ça ?:

On a trop souvent tendance à assimiler le nucléaire à une science néfaste autant pour notre environnement que pour nous-mêmes qui y vivons. Mais il est une chose que nous ignorons, ou oublions souvent et que tiennent à nous rappeler les scientifiques ici présents : « rien de ce que nous connaissons dans ce monde, n’existerait en fait sans l’intervention du nucléaire ! ».En effet toute la construction du monde, tel que nous le connaissons, s’est orchestrée à travers les multiples désintégrations nucléaires directement observables dans la nature. Mais alors d’où viennent ces a priori que nous avons sur le nucléaire ? L’avantage du nucléaire, et ce qui fait qu’il n’est pas complètement incompatible avec le développement durable, est qu’il ne rejette pas de CO2. Par contre, ce qui constitue un problème majeur, ce sont les déchets émis par le nucléaire car ils sont très difficiles à prendre en charge.

Un des intervenants souligne alors que la véritable question à se poser, concernant le nucléaire, est de savoir dans quelle mesure il est dangereux et si la maîtrise des risques est bien instaurée et va dans le sens du développement durable ?

Ce problème reste à résoudre, et chimistes et physiciens ne se sont pas encore mis d’accord sur la nature des mesures à prendre pour la prise en charge des déchets. C’est un enjeu actuel dans le sens où il est absolument nécessaire de maîtriser les risques et d’en connaître les dangers. Reste la dimension géopolitique du problème étant donné le coût élevé que représente le nucléaire de nos jours et la crise financière que connaît le monde en ce moment.

  • La chimie un secteur en constante évolution et qui offre de nombreux débouchés:

Il existe des débouchés dans beaucoup de domaines qui touchent à l’industrie chimique :

–          on peut trouver des métiers dans la filière environnement étant donné qu’aujourd’hui le lien entre chimie et environnement est primordial dans la compétitivité des industries.

–          On trouve également beaucoup d’emplois dans les filières chimie et santé (toxicologie, éco toxicologie)

Il faut savoir que dans les prochaines années il va y avoir un besoin énorme de chimistes dans toutes les branches que ce soit des chercheurs (dans la recherche industrielle ou appliquée), ou des ingénieurs. Aujourd’hui on connaît notamment un déficit dans les domaines de la toxicologie et de l’éco toxicologie.

Les emplois vont aussi être nombreux chez les biologistes et physiciens qui travaillent dans des domaines à la frontière de ceux qui se rapportent à la chimie.

Dans les écoles comme CPE on est toujours à la recherche de nouveaux emplois du fait qu’il y a un besoin constant d’adapter les matières enseignées aux nouveaux sujets et enjeux de la chimie de demain.

De nos jours un nouveau secteur alliant chimie et électronique est en cours de développement également.

Il est important, en tant qu’acteurs de demain, que nous nous demandions ce que nous aspirons à faire : tout est entre nos mains et est à construire. C’est aussi à nous de faire évoluer et instaurer de nouvelles directions à prendre pour la chimie en nous penchant sur nos propres centres d’intérêts et nos passions.

  • L’industrie chimique une industrie à visée humanitaire:

Tous les scientifiques et les industriels ont un but commun, ils n’ont pas pour objectif de commercialiser le développement durable pour en faire seulement un objet médiatique ni de dire uniquement aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre. Leurs travaux et leurs ambitions vont plus loin !

Ils ont d’abord comme objectif d’apporter à tous une meilleure qualité de vie.

La recherche du développement n’est pas uniquement une histoire de business, le business vient ensuite.

  • La chimie au cœur d’un monde aux multiples contraintes:

Ce que l’on peut constater c’est que trop souvent, à défaut de préférer prendre des décisions qui rapporteront du profit à long terme, on choisit des solutions qui feront du profit immédiat, ce qui entraîne inévitablement un contournement des règles. E n conséquence, c’est l’argent, qui bien souvent, est le principal obstacle aux innovations au service du développement durable.

En règle générale les gouvernements interrogent les scientifiques (en France, l’Académie des Sciences est là pour fournir au président des rapports précis) et ceux-ci les conseillent, mais leurs décisions reposent sur beaucoup d’autres facteurs de grande influence qui ne sont pas toujours en accord avec les opinions des scientifiques. En effet, ils se préoccupent généralement beaucoup plus des questions économiques.

  • REACH: un programme à la dimension Européenne:

catalyse-3 REACH est un règlement européen qui a pour devoir de contrôler les différentes industries chimiques et met en place une régulation des activités enregistrées.

→ Aujourd’hui 30 000 substances chimiques sont répertoriées par un règlement qui est purement européen ; on cherche à se développer dans une logique de développement durable et de bien-être des sociétés, à travers un contrôle des produits mis sur le marché.

On attend des Etats-Unis qu’ils évoluent dans la même direction que l’Europe à ce niveau là.

  • La chimie verte ou chimie traditionnelle? Laquelle des deux est-il préférable de choisir?

Bien que cela puisse paraître étrange à beaucoup d’entre nous, des produits naturels peuvent être cancérigènes au même titre que des produits de synthèse. Une grande partie des produits de synthèse déclarés dangereux seront retirés du marché d’ici 11 ans grâce à la mise en application de REACH; mais il est vrai qu’il faut encore beaucoup de temps pour qu’un produit suspecté nocif soit retiré du marché.

Jusqu’à maintenant, il était difficile de mesurer la dangerosité des produits de la vie courante sur le marché. Cependant, la directrice cosmétique de REACH a déjà réussi à interdire 3000 substances qui étaient sur le marché, ce qui démontre de nombreux progrès.

L’efficacité de la chimie verte réside dans le fait qu’elle ne soit pas nocive pour la santé mais elle reste encore très chère et pas toujours accessible.

→De plus, la chimie du développement durable intervient dans le domaine de la chimie préventive et dans celui de la chimie curative.

Gerhardt Ertl

Gerhard Ertl

Yves Chauvin

Yves Chauvin


Qu’est-ce qui fait un prix Nobel ?:

« Rien dans ce monde ne s’est fait sans passion » Hegel

« L’intérêt pour ce que l’on fait est primordial ;

c’est la curiosité du chercheur qui fait une grande part de sa qualité et de son efficacité.

Il faut être intéressé par ce que l’on fait !»

« Un prix Nobel c’est le rêve de toute une vie et le meilleur aboutissement

qui soit pour les durs travaux de recherche mis en œuvre et toute l’implication qui a été fournie. »

Article rédigé par Sophie Sornet, TS2

Demain, vers une chimie choisie

Le 20 novembre 2008, dans l’école d’ingénieurs CPE de Lyon, environ quatre cents élèves de l’académie mais aussi en visioconférence de Toulouse, Southampton, Berlin…ont pu prendre part à une discussion exceptionnelle, sous forme de questions-réponses, animée par le journaliste Gilles Lazure.

Les réponses furent apportées par deux éminents professeurs, Yves Chauvin et Gerhard Ertl, respectivement prix Nobel 2005 et 2007, ainsi que par d’autres scientifiques de haut niveau, Katharina Breme, lauréate 2007, (l’OREAL ), Olivier Hemelle, président de BASF, Bruno Allenet, président de l’entreprise ACCELERAT.

Vingt-cinq élèves, suivant la spécialité physique-chimie en terminale scientifique au lycée Notre-Dame de Mongré, encadrés par quatre professeurs, ont participé à ce symposium. Sophie Sornet, élève en classe de TS2, a pu poser une des questions qui avaient été préparées sur le thème de la catalyse et du développement durable, thème qui s’inscrit dans l’éducation de nos jeunes citoyens pour un futur meilleur, dans le respect de l’environnement tout en poursuivant les développements technique et industriel de la société.

Nos élèves ont apprécié que leurs professeurs leur aient offert l’opportunité de participer à cet évènement. L’échange avec les scientifiques s’est déroulé en toute simplicité, les caméras et éclairages ont pimenté cette rencontre, les questions parfois déstabilisantes des jeunes étudiants ont été suivies de réponses argumentées et accessibles.

Les élèves de la spécialité ont ensuite produit un rapport écrit et imagé sur le vécu de cette journée exceptionnelle, afin de sensibiliser les élèves du lycée Notre-Dame de Mongré à l’ubiquité de la chimie dans notre vie quotidienne et donc à la nécessité de son évolution dans le respect de l’environnement.

Mariannik MADEC

L’HESPUL, l’association de l’avenir

Voici un portrait de l’HESPUL, une association spécialisée dans le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Créée en 1991 sous le nom de « Phébus », elle s’est, dans un premier temps, spécialisée dans le domaine du photovoltaïque raccordé au réseau qu’elle a introduit pour la première fois en France et dont elle a assuré les prémices du développement grâce à une succession de programmes de démonstration cofinancés par la Commission Européenne.

En 2001, HESPUL s’est intégrée dans le réseau des Espaces Info Energie en cours de Constitution par l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et, avec le soutien de la région Rhône-Alpes, a développé en son sein des actions d’information, de sensibilisation et d’accompagnement de projets. Celles-ci sont liées à la maîtrise de  l’énergie  et aux énergies renouvelables, toutes filières confondues sur l’ensemble du territoire du département Rhône-Alpes hors agglomération lyonnaise, soit une population de 419 000 habitants.

HESPUL est une association régie par la loi de 1901, sans but lucratif. Son objectif est le développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le travail de l’association se répartit selon deux grands domaines :

– Le développement du photovoltaïque sur un plan local, national et international ;

– l’information et la sensibilisation sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sur le Département du Rhône. L’activité menée sur le Département du Rhône est structurée en trois pôles et s’articule de façon à toucher tous les publics :

1 : Le pôle espace info énergie et sensibilisation à destination du « Grand public » ;

– la communication média et le site internet ;

– les conférences, les visites de site ;

– les conseils spécifiques et personnalisés en direction des particuliers et entreprises.

2 : Le pôle animation scolaire qui s’adresse aux élèves, enseignants et parents d’élèves.

L’animation scolaire repose sur un point pédagogique d’un mois et demi, réparti sur quatre séances en classe, et aboutit à la réalisation d’une maquette, à une exposition des travaux des enfants, à une conférence à l’intention des parents d’élèves et des habitants de la commune, à un concours d’affiches sur les économies d’énergie ou encore à une réunion avec le conseil municipal.

3 : Le pôle territoire à destination des collectivités, des entreprises et des professionnels de l’habitat.

– Aide à la décision et accompagnement des maîtres d’ouvrage ;

– sensibilisation et information des professionnels ;

– soutien aux filières d’énergie renouvelables.

L’équipe est constituée de 20 personnes issues de parcours divers et complémentaires des filières scientifiques, spécialiste du génie civil, du génie électrique, de l’environnement ou encore des fluides, mais aussi des métiers de l’animation, et enfin des savoir-faire administratifs et d’encadrement.

http://www.hespul.org/

Marine Mejean, Matthieu Grimaldi, Marine Frenoy et Aurélien Sperandio   (seconde 1)

Cet article a été rédigé en partenariat avec C. de Fréminville (professeur d’histoire), C. Blanc (professeur de français) et C. Lecocq (documentaliste).

La guerre de l’eau

Depuis près de 2500 ans a lieu un conflit économique autour de l’Euphrate entre trois pays : la Turquie, la Syrie et l’Irak

La Turquie désirant le monopole de l’eau, a commencé à construire des barrages (le barrage Ataturk par exemple), diminuant ainsi le débit de l’eau pour les deux autres pays.
Le partage équitable de l’eau entre ces trois pays semble donc aujourd’hui hors de portée. En effet, l’Irak souhaite un partage égal tandis que la Syrie veut laisser la partie du Tigre aménageable à l’Irak et garder le reste du fleuve pour la Turquie et elle-même.
Pour subvenir à ses besoins, la Turquie a donc eu l’idée de construire le barrage Birecik sur l’Euphrate, noyant ainsi sous les eaux de nombreux villages et relogeant prés de 30000 habitants. Ces derniers n’ont pas été les seules victimes : de nombreuses terres fertiles et donc cultivables ont été sacrifiées, soi disant pour aider au développement du pays !

Ces barrages auront donc uniquement profité à la Turquie, privant ainsi les pays voisins d’une augmentation des débits de l’eau.
Il y a donc peu de chances que la guerre entre ces trois pays se termine prochainement…

Louis Renard, Nicolas Pina, Alexandra Rodriguez, Manon Berault (Première ES2)

Dans le cadre de l’ECJS (C. Lecocq)

Alerte en Amazonie

En Amérique du Sud, notamment au Brésil, les populations locales sont menacées par la déforestation dans leur mode de vie traditionnel. Les territoires réservés exclusivement aux populations amérindiennes représentent aujourd’hui 1 035 000 km², ou 21% de l’Amazonie brésilienne.

Ceci entraîne une disparition des patrimoines culturels liés à la forêt, et souvent même la mort des populations autochtones : au XXème  siècle, au moins  90 tribus dépendantes de la forêt ont disparu avec leur langue, leur culture et leur savoir.

En Amazonie, la plus grosse réserve mondiale forestière, de nombreuses multinationales exploitent l’espace et les richesses naturelles des tribus. Celles-ci, sous la contrainte, doivent quitter leurs terres contre leur gré.

Les économies forestière mais aussi rurale sont détruites car la déforestation génère une désertification.

De nouvelles cultures industrielles de soja ou de palmier à huile entraînent un effondrement de la biodiversité et de graves problèmes sociaux et culturels.

Cette dégradation de l’environnement menace l’économie dans ces pays où le tourisme est la principale source de revenus. Une dégradation du cadre de vie des habitants y est constatée.

alerte-amazonie-1

INPE)

L’équivalent d’un terrain de football déboisé toutes les 10 secondes (source : INPE)

Clémentine Bres, Laura de Angelis , Natacha Duvernoy, Nathalie Seity

Première ES2 (séance d’ECJS, C Lecocq)

La mer d’Aral en phase terminale

Photo Yann Arthus Bertrand

Photo Yann Arthus Bertrand

Paysage de désolation. La Mer d’Aral est devenue au fil des années un véritable cimetière maritime où des dizaines d’épaves juchent sur le sol abandonnées par les eaux.

Depuis presque un demi-siècle, la mer d’Aral vit une longue agonie. En effet, de 1960 à 2004, sa surface est passée de 68 000 km² à seulement 17 160 km². Cette étendue d’eau qui est donc de plus en plus rare se situe en Asie centrale et était jadis la quatrième plus grande surface d’eau salée intérieure au monde. Aujourd’hui, à l’aube du 21ème siècle, la mer d’Aral apparait véritablement comme l’une des pires catastrophes écologiques de notre époque.

La Mer d’Aral, autrefois l’équivalent du Portugal en termes de superficie, n’est aujourd’hui qu’un vulgaire lac salé qui se dessèche dans une indifférence quasi générale de la part de la communauté internationale. Étant donné que cette catastrophe environnementale concerne plus directement le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, pays peu présents et peu influents sur la scène internationale, force est de constater que tout le monde s’en contrefiche ! En à peine quarante ans, l’Aral a perdu la moitié de sa surface et les trois quarts de son volume d’eau. Il y avait là autrefois une faune et une flore riches,  de nos jours tout cet écosystème a bel et bien disparu. Un milieu naturel unique sacrifié par l’URSS au nom d’une politique d’industrialisation démesurée. Dans les années 60, les économistes soviétiques déterminent qu’il faut développer la culture intensive de coton dans la région. Les fleuves Amou-Daria et Syr-Daria qui alimentaient jusqu’alors la mer d’Aral sont détournés pour irriguer ces nouvelles cultures. Des cultures immenses qui s’étendaient alors sur pas loin de 7 millions d’hectares. Ainsi, il s’agit de 20 à 60 km³ d’eau qui auraient été détournés en seulement l’espace d’une année, en l’an 1960. Les soviets ont ainsi provoqué la disparition de nombreuses espèces aquatiques, la salinité de l’eau devenue trop importante étant incompatible avec toutes formes de vie. De plus, l’utilisation, jadis en quantités gigantesques de pesticides et d’insecticides transportés par les deux fleuves, ont eu des conséquences sanitaires catastrophiques confirmées depuis par l’OMS. Effectivement, au fur et à mesure que la mer d’Aral s’asséchait, les substances chimiques restées au fond du bassin se sont retrouvées à l’air libre alors que l’eau s’évaporait. Ce qui a provoqué des cancers, des anémies et le taux de mortalité infantile le plus élevé au monde.

Une mer coupée en deux : l’espoir renaît !

Image satellite

Image satellite

Le déclin de la mer d’Aral tout au long des quarante dernières années est malheureusement bien visible depuis l’espace.

Un beau jour, l’Aral finit par se scinder en deux parties, pour le moins inégales. Il y a la « Petite Mer » au nord et la « Grande Mer » au sud. L’extrême salinité des eaux (10 grammes par litre en 1960, 120 en 2007 dans la Grande Mer) aura donc conduit à la disparition d’une vingtaine d’espèces de poissons et dès les années 1980, toutes les activités piscicoles cessèrent logiquement. Cependant, il existe aujourd’hui une lueur d’espoir quant à la survie de la mer d’Aral. Le miracle pourrait se produire pour la Petite Mer qui, elle, a une réelle chance de perdurer. La raison en est simple : à la différence du sud où le fleuve Amou-Daria est toujours détourné pour la culture du coton qui continue encore de nos jours, le Sir-Daria au nord déverse désormais dans l’Aral un débit conséquent et régulier. Depuis 3 ans, le niveau en eau de la Petite Mer se stabilise et le taux de salinité n’augmente plus inexorablement comme auparavant. À noter que le barrage de Kokaral, inauguré en 2005, grâce à un financement du Kazakhstan et de la Banque mondiale a, lui aussi, contribué à ce petit miracle. Le rôle principal de cette  gigantesque digue longue de 13 km est de stopper l’écoulement à perte du fleuve Sir-Daria dans la partie sud de l’Aral (la Grande Mer) qui semble, quant à elle, totalement condamnée et donc vouée à un assèchement définitif.

Le dilemme économique

Cartographie

Cartographie

Les ressources économiques autour de la mer d’Aral. (Source : Cartografareilpresente.org)

La culture du coton fait vivre des milliers d’ouzbeks en amont de l’Amou-Daria. Il s’agit de la base de l’économie de la région, la machine industrielle est lancée et ira sans aucun doute jusqu’à l’assèchement total de la Grande Mer. Mais que dire des pêcheurs vivant en aval de ce même fleuve ? Eux ont tout perdu. N’ayant pas les moyens de se reconvertir dans la culture du coton, ils acceptent le travail ouvrier qu’offre cette industrie, faute de mieux. Sauver la Mer d’Aral est aujourd’hui impossible, mais l’homme peut encore préserver la Petite Mer et rétablir l’activité de la pêche. Préserver la Petite Mer pour se donner bonne conscience, abandonner la Grande Mer pour assurer l’économie du coton : telle pourrait être l’analyse de la situation actuelle. Pour autant, il est vraisemblablement trop tard et l’homme a tout de même asséché, en l’espace de quelques décennies, l’une des plus grandes réserves d’eau intérieure de la planète. Cela paraît complètement fou, mais cela a été fait.

Il y a 50 ans, la mer d’Aral offrait du travail à la fois aux pêcheurs comme aux producteurs de coton. Le jour où la balance a été déséquilibrée, tout a été déréglé et en premier lieu la nature.  Cette harmonie aujourd’hui détruite doit faire prendre conscience de la façon dont on doit mener le développement. La catastrophe de la mer d’Aral est l’exemple terrible d’une nature forcée, déséquilibrée, au profit d’une manœuvre agricole et économique non mesurée. Cet exemple doit nous convaincre qu’on ne peut choisir entre économie et environnement ; nous pouvons dès maintenant comprendre qu’il faut nous organiser en respectant tous les aspects de la nature. De même, il est primordial de faire en sorte que l’homme puisse jouir de ce qu’offre la nature  dans le but d’exercer une activité économique et ainsi subvenir à  ses besoins.

Il y a donc de l’espoir pour l’avenir de la région, l’Asie centrale est une véritable réserve de ressources naturelles telles que le gaz et le pétrole. On parle d’ailleurs de plusieurs gisements pétroliers potentiels aux alentours de l’Aral, ce qui serait une véritable aubaine pour ce territoire dévasté en pleine reconstruction économique. Le nord commence à aller mieux grâce à la résurrection inespérée de la Petite Mer ; quant au sud, il continue de soustraire à la nature des quantités invraisemblables d’eau  destinées à la culture du coton. Le réveil prévoit d’être difficile lorsqu’un beau jour il n’y aura plus la moindre goutte d’eau en mer d’Aral.

Le partage de l’eau dans le futur

La nouvelle capitale du Kazakhstan, Astana

La nouvelle capitale du Kazakhstan, Astana

La nouvelle capitale du Kazakhstan, Astana, a été inaugurée en 1998 et se développe depuis extrêmement rapidement sur le modèle d’une ville américaine.

La Petite Mer sera sauvée, espérons-le. Mais, par malheur, la Grande Mère n’aura pas cette chance, elle est sans aucun doute, aujourd’hui, condamnée à disparaître. Les cinq républiques d’Asie centrale crées par Staline dans les années 1930 (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizstan et Tadjikistan.) sont toutes dépendantes du même réseau hydraulique. En 1993, un Fonds d’assainissement de la mer d’Aral (Ifas) est créé pour mettre en place une politique commune de la gestion de l’eau. Manifestement, un échec total. Seul le Kazakhstan, relativement prospère grâce à son pétrole, se préoccupe véritablement du milieu naturel. Mais pour les autres États de la région, plus pauvres, la protection de l’environnement n’est malheureusement toujours pas à l’ordre du jour. L’exemple de l’Ouzbékistan est saisissant,  la culture du coton demeure une source de revenus à l’exportation et représente près de 25% de son PIB – le gouvernement ouzbek ne veut et ne peut y renoncer. En amont, le Kirghizstan souhaite développer ses capacités hydroélectriques, aux dépens bien évidemment de l’irrigation en aval. Mais outre les risques importants qui pèsent sur l’écosystème, ces désaccords sur le partage de l’eau constituent des sources de conflits politiques potentiels.

Même atrophiée par l’homme, la mer d’Aral survivra en partie à un nouvel épisode malheureux de sa longue histoire. Il y a trois ans, des archéologues ont découvert sur les terres asséchées de l’Aral les vestiges de deux cités anciennes baptisés par les scientifiques : Kerdeli 1 et Kerdeli 2. Ces découvertes confirment des études selon lesquelles il y aurait eu des détournements de l’Amou-Daria à l’époque de Gengis Khan (XIIème siècle) et de Tamerlan (XIVème siècle) vers la mer Caspienne. Des détournements naturels ou peut-être provoqués par l’homme qui auraient sans doute fait subir à la mer d’Aral un sort similaire à celui qu’elle connaît aujourd’hui…

Rédaction : Edouard Josse

Recherches : Maxime Vigier, Adrien Chouve, Antoine Chardon. (Première ES2)

Cette enquête a été réalisée lors des séances d’ECJS (C.Lecocq)