Le Prix « Lire pour demain »

Le Prix « Lire pour demain, les livres environnement des lycéens de Rhône-Alpes » est une action organisée par la Maison de l’Environnement de la Métropole de Lyon et la Maison de la Nature et de l’Environnement de l’Isère qui,  avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes,  a été proposé  cette année encore aux lycéens.  

Pour cette nouvelle édition 2017-2018,   ce sont les éco-délégués  de seconde qui ont lu  les 6   ouvrages,  sélectionné  leur 3 livres préférés dont leur « Coup de cœur » et présenté des travaux en lien avec les livres  pour la clôture de l’évènement.

Suite aux votes des lycéens participants, les résultats sont les suivants :

  1. Résilience : Tome 1 : Les terres mortes.   Augustin Lebon, Hugo Poupelin, Louise Joor
  2. Zone 2.   Mary Aulne.
  3. L’incroyable vie des paysages.   Marie Lecoeuvre, Vincent Mahé.
  4. L’Éveil.   Jean-Baptiste de Panafieu.
  5. La bio pour tous.   Stéphan KERCKHOVE, RED.
  6. Respirer tue : agir contre la pollution de l’air.   Gérard Borvon.

Les deux premiers remportent les suffrages largement, les suivants sont un peu plus serrés.

Les ouvrages sont présentés sur le site de l’association :

Lire pour demain 2017-2018 : lauréats et rencontre

La remise du Prix  a eu lieu Jeudi 3 Mai,  malgré la grève des trains. Huit lycées ont pu arriver, comme nous,  sans trop d’encombres à la M.J.C. de Villeurbanne afin de rencontrer deux des trois auteurs retenus pour leurs livres.

Après une présentation  officielle du projet et des lauréats, les auteures Mary Aulne et Claire Lecœuvre   nous ont chaleureusement remerciés.  Puis,  l’organisatrice nous a lu la lettre  de remerciement d’Augustin Lebon,  malheureusement absent ce jour là :

Bonjour à tous,  et merci infiniment pour ce prix qui me touche beaucoup. C’est le premier que reçoit Résilience et je suis particulièrement heureux qu’il soit lié à l’environnement.

J’imagine que vous avez tous appréciés l’avenir tout doux et tout joyeux que j’ai imaginé dans mes deux premiers tomes. On se marre bien avec moi, je suis content que vous l’ayez remarqué !

 En réalité, quand j’ai commencé à écrire cette série, j’étais très en colère, face à tout ce que nous faisons subir à notre planète et aux nombreuses injustices qui en découlent. C’est cette colère naïve et sincère qui m’a poussé à dépeindre un avenir si sombre.

 Heureusement, en me documentant au fil de mes scénarios, j’ai découvert des tas de personnes extraordinaires : des gens capables de s’accrocher au sommet d’un arbre pour éviter la destruction d’une forêt primaire, des gens capables  de remettre en question leur tradition et parfois même leur propre famille pour cultiver la terre autrement, des gens capables  de parcourir la France pour récolter des graines et les envoyer illégalement dans un camp de réfugié, ou encore des gens capables  de défier les autorités lorsque les droits humains sont bafoués.

 Tous ces gens sont mes « super-héros » à moi, ils n’ont aucun « super -pouvoir » ni aucune fortune mais ils agissent. Ce n’est pas Batman qui accueillerait des réfugiés dans son manoir de 158 chambres, et on ne verra sûrement pas Superman bouger le petit doigt pour sauver le Mérou Goliath (qui est, comme vous le savez sûrement, une espèce de gros poisson hermaphrodite en voie d’extinction).

 Tous ces gens donc, me redonnent courage,  et si un jour je parviens à conclure ma série par un Happy End (ce qui n’est pas gagné, vous l’aurez compris), ça sera uniquement grâce à eux. Toutes ces personnes sont la Résilience d’aujourd’hui, et il ne tient qu’à nous d’en faire partie.

 Encore un immense merci à tous !

Augustin

 Dans un deuxième temps,  chaque lycée a présenté ses diverses créations, allant de la mosaïque à la vidéo animée,  en passant par le reportage,   avant un temps d’échange avec les deux auteures,  chacun(e) ayant pu les questionner tant sur leur ouvrage, leurs motivations,  que sur leur métier d’écrivain.  La cérémonie s’est terminée  par un goûter convivial à base  de produits d’ « Artisans du monde ».

Le Prix « Lire pour demain1

Pour notre 5ème participation, Alix Parizot (Seconde 2), Lise Paricot et  Sarah Chetibi (Seconde 7) ont présenté un reportage sur les pesticides,  Emilie Besson (Seconde 7) et Lili-Rose Caramelli (Seconde 3)  une vidéo animée sur le septième continent.   Vous pouvez  les regarder en cliquant sur l’onglet vidéo.
Avec  Ilan Gouspy et Florian Arbane (Seconde 4), nous avons réalisé  un quizz  « spécial environnement »  que vous  découvrirez dans notre prochain journal annuel !

Cécilia Roux, éco-déléguée en  Seconde 3.

 

1083, une solution durable pour le marché du jean ?

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Aujourd’hui en France, il est vendu en moyenne 66 millions de jeans par an. L’industrie du jean, par sa fabrication mondialisée et sa reconnaissance sur toute la planète, ne connaît pas la crise. Du fait de son uniformisation, Il s’en vend 2,3 milliards de paires par an, pour un chiffre d’affaires de 58 milliards de dollars. 86% de ces jeans sont vendus dans les pays développés. Quatre pays concentrent plus de 80% des jeans importés en Europe : le Bangladesh, la Turquie, la Chine et le Pakistan. Il n’y a là aucune surprise, ce sont les principaux bassins de production du jeans. La Turquie est l’un des grands fournisseurs de textile à l’Europe. Toutefois, l’Europe se fournit moins chez les pays de la Méditerranée (Maroc, Tunisie, Turquie) et davantage chez les pays asiatiques. Le prix moyen du jean de Tunisie est de 17€, contre 13,5€ en Turquie et 5,4€ pour le Bangladesh. Le secteur du textile, pilier de l’économie du Bangladesh, représente 80% des exportations du pays. Cela a largement contribué à faire reculer la pauvreté dans le pays, en à peine vingt ans.

En ce moment, de nouveaux pays, avec des prix plus attractifs se tournent  vers la production du jean. Ce sont certains pays du continent africain : L’Éthiopie, le Kenya, le Mali et l’Égypte voient s’installer des usines de production. L’instabilité politique du pays et les risques de guerre, ici comme dans les autres pays, n’encouragent pas les affaires et n’incitent pas les entreprises à s’y installer. Ce problème récurrent est l’un des éléments qui empêchent un bon développement du continent africain.

La mondialisation de l’industrie du jean est un facteur de croissance considérable pour les pays producteurs  pour qui cette production constitue une grande part de leur économie nationale. Cette mondialisation profite par ailleurs aux principaux intéressés, les consommateurs, puisqu’ils bénéficient d’une grande variété de jeans et de prix avantageux. Pour les pays rentrant dans la chaîne de production du jean, bien que cela leur permette de se développer économiquement, les impacts sont nombreux.

Avant d’arriver dans nos magasins français, le jean est produit et acheminé en huit  étapes. De la culture du coton à la distribution du jean, beaucoup d’actions sont effectuées par divers acteurs. Nous pouvons, grâce à ces étapes, faire un lien entre le jean et la production du coton.

Environ deux millions d’agriculteurs produisent en moyenne plus de deux millions de tonnes de coton graine, soit près de 830 000 tonnes de fibres au taux moyen de rendement. Un jean est composé à lui seul de 600 grammes de coton avec quelques rivets et boutons en métal.

Cette production mondialisée importante engendre des conséquences  humaines, sociales et environnementales désastreuses.  En effet, il faut savoir que l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde, après l’industrie du pétrole. L’industrie du jean en fait partie. Autre exemple : le  24 avril dernier,  1 127 ouvriers sont morts dans l’effondrement d’un bâtiment abritant des ateliers de confection, près de la capitale du Bangladesh, Dacca. Un drame historique, mais loin d’être isolé, qui a mis au jour les conditions de travail déplorables des quelque 3,5 millions de salariés du secteur.

Il faut aussi savoir que la plupart des industries textiles emploient des ouvriers pour un salaire misérable. En plus de ne gagner que 2 ou 3 euros par journée de 12 heures de labeur en moyenne, ils travaillent   dans des conditions dangereuses pour leur santé, car ils sont exposés aux produits chimiques utilisés notamment dans la teinture des jeans. Une étude des eaux aux abords des usines, au Xintang, a été menée par Greenpeace, en 2010.  70% des cours d’eau en Chine sont pollués à cause de l’industrie textile. Les échantillons d’eau prélevés ont été analysés, et des taux de produits chimiques bien plus élevés que la limite maximale ont été établis. On y trouve par exemple du  manganèse, qui a  des effets irréversibles sur le cerveau, ainsi que l’alkyl phénol, qui réduit la fertilité. D’autres techniques sont dangereuses pour la santé, comme le sablage, qui permet de lui donner un aspect « vintage »,  pose  particulièrement problème, car il expose les travailleurs à la silice cristalline alvéolaire : libérée lors de la pulvérisation du sable, elle provoque la silicose chez ceux qui l’inhalent. A un stade avancé, cette maladie pulmonaire incurable devient invalidante, voire mortelle. Pour prendre un exemple parlant, 47 ouvriers de Turquie sont décédés après 6 mois d’exposition. Cette technique est censée être interdite dans plusieurs pays, mais la plupart ont recours à des moyens détournés pour continuer de l’utiliser.  Par ailleurs, les principaux pays producteurs de coton-fibre étant la Chine, l’Inde, les États-Unis, on observe  là aussi des problèmes : l ‘Ouzbékistan a été le premier pays à exploiter le  coton de manière intensive et les conséquences ont été désastreuses : en 40 ans, la mer d’Aral a été divisée par trois.  Cet assèchement est dû au détournement de l’eau de cette mer afin d’irriguer les champs   de culture de coton d’Asie centrale. C’est l’une des plus importantes catastrophes environnementales du XXème siècle. Outre le gaspillage de l’eau, la culture de cette plante nécessite énormément d’engrais et de pesticides. L’usage d’engrais est polluant. Il faut savoir que la plupart des pesticides utilisés dans la culture du coton sont considérés comme dangereux par l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) mais continuent d’être vendus par des firmes multinationales, telles que Bayer ou Monsanto, dans les pays en voie de développement, notamment en Inde.

En somme, les dommages engendrés concernent, d’une part, l’environnement : pollution des nappes phréatiques, destruction des ressources en eau, salinisation des sols, déclin de la fertilité des sols causé par une culture intensive, empoisonnement direct et indirect via la contamination des nappes phréatiques, du bétail, et d’autre part, la santé humaine :  il n’est pas rare d’observer une hausse inhabituelle de nombreuses maladies et cancers  chez les travailleurs ou les riverains de ces usines.

Pour chaque hectare de coton,  on utilise en moyenne  près de 1 kg  de pesticides provoquant, selon  l’OMS, chaque année de réels dégâts humains : 1 million de personnes sont intoxiquées et 22 000 personnes meurent ou se suicident, notamment en Inde, suite à  la culture du coton.

Face à ce désastre,   1083  jeans,  100% écolo, travaille dans le respect de l’environnement et de ces salariés. C’est est une entreprise de jeans française.  Elle a été fondée en 2013 par Thomas Huriez. Celui-ci avait déjà crée son premier commerce éthique en 2007, Modetic, un magasin de distribution de vêtements écologiques français. Il crée sa propre marque,  d’abord de jeans, puis de chaussures :  L’entreprise 1083 est née !

Thomas se lance alors à la recherche de sites de productions et d’experts français du jean. Ils sont difficiles à trouver car il y en a très peu. Mais il n’abandonne pas  et finit par dénicher les  bonnes personnes. Son projet qualifié d’ « impossible » par beaucoup finit par voir le jour. Grâce au financement participatif (ulule), il réussit à  récolter  les gains nécessaires au lancement de sa production.

Pourquoi ce nom 1083 ? 1083 km séparent les 2 villes les plus éloignées de l’hexagone : Menton au sud-est et Porspoder, un petit village au nord de Brest. 1083 km, c’est donc le nombre de kilomètres maximum qu’un jean peut faire pour aller de l’usine de production au consommateur. Un jean standard, quant à lui, peu parcourir jusqu’à 65.000 km lors de sa fabrication.

Aujourd’hui, depuis le lancement de 1083, plus de 30 000 jeans et chaussures ont été commandés, qui ont permis de créer 30 emplois en France.

Les jeans 1083 sont en coton bio (il vient de Tanzanie, de Turquie ou du Mali), entièrement tissés et fabriqués en France. Le fil de coton est teint dans l’une des dernières usines de teinture encore en activité en France,  à Sevelinges,  dans la Loire, avec des colorants dont l’innocuité (la non toxicité) est prouvée. Juste à côté,  à Charlieu, on tisse la toile denim. Les pièces sont ensuite confectionnées à Marseille où on réalise la coupe du denim, la couture des différents éléments, la finition, la pose des boutons et rivets et enfin le repassage.

La seule étape de la confection qui ne se fait pas  en France est celle de la filature qui a lieu en Grèce et en Belgique. En effet, il n’existe plus de filature de coton en France. Les rivets et boutons viennent également d’Italie,  faute de fabricant français.

Le succès de 1083 repose en fait sur le savoir-faire de sa main d’œuvre, son implication, et la suppression des intermédiaires de distribution.

En 4 ans seulement, 1083 affiche déjà 2 millions de chiffre d’affaire. Mais le jean « made in France » est-il vraiment durable ? C’est un produit de grande consommation, et non pas de luxe, un marché hyperconcurrentiel, et non pas une niche.

1083 a adopté une réelle stratégie marketing. Pour Thomas, La communication, le marketing, c’est le pilier de 1083. . Thomas essaye d’être toujours au plus proche de ses clients ainsi que de ses fournisseurs. Au début, lors du lancement de la marque, il a fait le tour de France à vélo avec sa femme, visitant tous les fournisseurs, allant au plus proche de ses collaborateurs. 1083 étant également une des seules vraies marques totalement françaises, elle est très médiatisée. Présente au salon des artisans français, interviewée de toute part, florissante en projets, on en entend parler de partout. Ainsi,  la marque touche en même temps ses clients historiques de base, très engagés dans la protection de l’environnement, mais aussi une clientèle plus mode, plus sensible au  «  made in France » et plus attachée au prix.

La stratégie économique de Thomas est la suivante : il a  copié le modèle économique des anciens fabricants de chaussures de Romans il y a 50-60 ans, à savoir multiplier  par 3 le prix de revient pour avoir le prix de vente, alors que dans la mode conventionnelle on multiplie par 10. C’est un modèle économique avec moins d’intermédiaires : environ 97 % de la valeur ajoutée de l’achat du client reste sur le territoire.

Thomas cherche une troisième voie entre le capitalisme classique et le système coopératif : il  envisage la création d’une  « fondation actionnaire » à laquelle il va céder la majorité de l’entreprise, ce qui va garantir à l’entreprise de ne jamais pouvoir être délocalisée,  car elle va appartenir à une structure qui n’a pas de but lucratif.

Entre  l’enseigne Marques Avenue et le Musée de la Chaussure, Thomas lance  dans la région une nouvelle  opération d’envergure : réhabiliter l’usine Jourdan, aujourd’hui une friche, pour en faire un pôle industriel, commercial et touristique. Que ce soit pour le recyclage de jeans usagés, le tissage, la confection, toute l’usine s’ouvrira au public.  Des expositions, des boutiques,  des jardins,  des restaurants verront le jour sur le site pour un investissement total  de 5 millions d’euros !

Ce secteur reste néanmoins très concurrentiel et difficilement accessible pour plusieurs raisons : tout d’abord, les prix sont relativement élevés. On peut d’ailleurs souligner que le magasin à Lyon se situe dans le quartier de la Croix Rousse, quartier d’une classe sociale plutôt élevée. De plus, les stocks ne sont jamais garantis et les clients repartent généralement sans leurs produits, qu’ils doivent  alors commander. Les variétés de coupes et de couleurs ne sont pas nombreuses car l’entreprise ne peut pas, d’un point de vue financier, diversifier sa production.

La concurrence est très forte dans un milieu où le capital de base doit être élevé. 1083 a choisit une solution aléatoire : le financement participatif.  Certes,  l’entreprise crée des emplois,  mais elle ne peut pas, à grande échelle,  offrir des salaires élevés et des horaires satisfaisants pour tous.

Enfin, ce type de relocalisation n’est pas du tout soutenu par l’Etat tant sur le plan financier que moral et social,  et il  n’est pas à l’abri  d’une crise financière importante.

En conclusion, nous insisterons sur le fait qu’ il existe réellement des conséquences sociales et environnementales à la production planétaire qu’elle celle du jean.  Produit par milliards dans le monde chaque année,  essentiellement au Bangladesh, il est de notre devoir de remettre en cause ce modèle et de changer notre façon de consommer,  afin de prôner le vivre ensemble et le respect  à la fois de  la planète et des hommes et des femmes qui ont droit à la liberté. Ainsi, l’entreprise 1083 avec son nouveau modèle industriel, sa production faite de coton bio, de matériaux naturels et son respect des employés répond pleinement à ce besoin de changer de  société et de créer par ailleurs de l’emploi dans un pays affaibli  par  le chômage et les déficits financiers, où l’industrie est en déshérence et où la délocalisation est le mot d’ordre.

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Cet article a été rédigé dans le cadre de nos recherches en TPE. Madeleine Duffez, Ella Godfroy et Justine Galopin (1ES1.)

Le Citeau, la station d’épuration du futur !

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Citeau : Centre  Intercommunal  De Traitement  de l’Eau

SAÔNE-BEAUJOLAIS -BELLEVILLE

Un peu d’histoire

L’être humain ne s’est intéressé que très tard au traitement des eaux puisqu’ après l’Antiquité les systèmes d’égouts qui existaient ont vite été abandonnés.

À partir du Moyen-Âge,  les excréments étaient jetés directement dans des caniveaux.

Il faudra attendre 1854,  après l’épidémie de choléra à Londres,  pour réintégrer des égouts sous-terrains. Cependant,  le traitement des eaux n’existait toujours pas,  mais grâce aux progrès de la microbiologie au XXème siècle, des scientifiques anglais mirent au point en 1914 précisément,   le premier système de bassin, dans lequel des bactéries traitaient les eaux insalubres.

C’est ainsi que les premières stations d’épuration virent le jour dans les années 40.

La station d’épuration de Belleville, hier et aujourd’hui

L’ancienne station de Belleville créée en 1969 fut mise en service en 1971, traitant les eaux usées de Belleville-sur-Saône, de Saint-Jean-D’Ardières  et de Taponas.  La station se retrouva vite saturée  car  la population passa  d’environ 7 000 habitants en 1975 à 26 000 habitants dès 2010. Au même moment, l’Union européenne  décidait   de taxer les Etats d’Europe ayant des stations d’épuration qui ne répondaient plus aux normes de dépollution. Belleville faisait partie des 22 stations françaises les plus mal évaluées.

Une station d’épuration éco-responsable

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Dès lors d’importants travaux de rénovation ont commencé. Le but étant de construire une station éco-responsable. La station a été rebaptisée  Centre  Intercommunal du Traitement des Eaux.  La station se situe proche du centre –ville, fait inhabituel, certes, mais qui se justifie par le fait qu’elle se situe en amont d’un  bassin versant : grâce à l’inclinaison de la pente, l’eau provenant des maisons s’écoule de manière naturelle jusqu’à la station, ce qui permet d’amener l’eau jusqu’à la station sans avoir besoin d’intervenir. Il est évident que cette technique est moins coûteuse pour l’environnement. La localisation est restée la même, malgré les risques d’inondation dus  à sa proximité avec la Saône.  Mais lors de la rénovation de la station, le site a été surélevé, afin d’éviter tout désagrément.

On peut parler de  station autonome et éco-responsable  car elle est installée devant un verger pollinisé par des abeilles. La première récolte a permis d’obtenir de 26 kg de miel en 2015. L’entretien des espaces verts qui entourent la station sont à la charge de deux poneys brouteurs, Khaleesi et Epona,  réduisant  ainsi la consommation d’énergie fossile. Ils sont suivis régulièrement par un vétérinaire, et sont en bonne santé !

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Le site comporte aussi un toit végétalisé, afin  de garder la chaleur et d’isoler des bruits extérieurs.. Ce toit est parsemé de puits de lumière permettant à la station de ne pas utiliser d’éclairage artificiel en journée.

Sous la station, nous avons aussi un bassin d’orage : c’est un bassin de 2000 m3 qui absorbe les premières pluies -soit la première demi-heure- pour récupérer la pollution présente sur le sol,  tels que l’hydrocarbure, le gazoil, l’huile, etc. qui polluent les fleuves, rivières et nappes phréatiques. Ces pluies sont ensuite réinsérées dans le processus du traitement des eaux de la station.

L’idée de venir habiter juste à côté d’une station d’épuration n’est pas très attirante, mais cette station a été conçue pour s‘intégrer à la ville.  Une  paroi en verre inclinée, autour des bassins, cache totalement les bassins même du haut des immeubles du programme immobilier Villa Durabo.  Pas de mauvaises odeurs non plus : une salle désodorisante a été installée pour capturer les odeurs venant des boues, rendant impossible la propagation des mauvaises odeurs.   Des nez ont mené  une enquête et confirmé que  la station est inodore. De plus, un éclairage composé de néons tout autour de la paroi la rend plutôt esthétique et permet de limiter les éclairages, coûteux pour l’environnement.

Pour ce qui est de l’église romane qui est tout près, les architectes des bâtiments de France ont accepté le projet : la proximité avec l’église n’était pas problématique. Le Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement du Rhône (CAUE), organisme d’intérêt public, qui a pour objectif de promouvoir la qualité de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement dans le territoire départemental, a qualifié le CITEAU d’exemplaire.

Le CITEAU est une station d’épuration classique à 85% : elle suit le même processus de traitement des eaux que les autres stations d’épuration. Ce qui change,  c’est bien sûr la tenue éco-responsable du site mais aussi l’utilisation d’énergies dites « fatales ». L’énergie fatale, comme l’énergie solaire ou éolienne. est une énergie naturelle qui est perdue si elle n’est pas utilisée au bon moment L’énergie utilisée par la station est présente dans les boues actives. Ce sont des boues comportant des bactéries,  qui en traitant les eaux, créent  de la chaleur dans un bassin de décantation. Le CITEAU utilise ces effluents pour chauffer  en hiver et rafraichir en été les 88 logements de la Villa Durabo et prochainement un complexe médical et commercial. Les effluents utilisés sont traités et ne sont donc pas dangereux. Une fois le cycle terminé,  ils sont réinsérés dans le processus du traitement des eaux puis rejetés dans la Saône.

D-autre part, La station utilise un système d’eau glycolée, technique qui capture et conduit les calories dans les sols des appartements. Ce système à un taux de couverture de 80%,  ce qui permet de réduire par trois le bilan carbone du bâtiment. Les 20% restants sont assurés par un secours au gaz.

Le CITEAU est la seule station d’épuration en France à posséder ce système de chauffage.  Les travaux on débuté  en 2011 et se sont terminés  au printemps 2014. Le projet a été subventionné par  le groupe SAUR. C’est un ensemble d’entreprises qui accompagne les collectivités locales et les industriels dans leurs projets d’aménagement principalement liés à l’eau. Le coût  total du projet est de 9,9 millions d’euros. Le programme immobilier Villa Durabo offre aussi des logements sociaux, le but étant de renforcer le pilier social du développement durable.  Le chauffage est ici  5% moins cher  que le chauffage traditionnel. A l’avenir l’écart de prix entre l’énergie fournie par le CITEAU et les énergies fossiles devrait se creuser davantage,  d’autant plus  que les énergies fossiles sont de plus en plus rares.

Le CITEAU a également pensé à utiliser tout ce qui pouvait  être recyclé  lors du traitement de l’eau afin d’optimiser le rendement. Par exemple,  les boues sont envoyées en usine de compostage et seront ensuite transformées  en engrais ; 1400 tonnes de boue par an sont valorisées à travers le compostage.  De plus les eaux traitées sont parfois remplies de terre et de sable, alors elles passent dans un  dégrilleur. Le dégrillage consiste à piéger les matières plus ou moins volumineuses contenues dans l’eau traitée pour permettre leur extraction, ce qui sépare le sable et l’eau. Ce sable est ensuite vendu pour servir dans les chantiers. Une partie des eaux épurées est réutilisée en passant dans des tuyaux sous rayons ultra-violets  et ne possèdent  donc plus de bactéries. Elle est ensuite réutilisée pour nettoyer le bâtiment et tout son équipement, ce qui permet d’économiser environ 2500 m3 d’eau potable par mois. Sachant que 1m3  d’eau coute 3 euros, on économise 7500 euros par mois. Pour la réalisation de ces projets,  la station a reçu en décembre 2013 la Marianne d’or qui est un prix d’excellence des municipalités en France.

Un autre projet vient d’être lancé : un concours dans une école d’architecture pour des  étudiants qui proposeront la maquette d’un projet pour mettre en avant cette  station éco responsable.  Ne voulant pas s’arrêter là, la station veut aussi devenir  précurseur dans le développement d’un nouveau processus consistant à éliminer les antibiotiques et hormones non assimilés par l’homme et rejetés dans les excréments, qui impactent  et modifient  la biodiversité comme le sexe des poissons. Les bactéries utilisées aujourd’hui ne peuvent remplir ce rôle. Mais rien ne peut se faire sans l’accord de l’Union européenne…

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Cet article a été réalisé dans le cadre de nos recherches en TPE. Capucine Thiou, Pierre Gaudriot, Victor Droin-Roussel ( 1ère ES2)