Aujourd’hui, l’environnement est un sujet récurrent dans les médias du fait de l’importance croissante du développement durable.
L’état des forêts devient alarmant, mais la préservation des poumons de la terre implique de nombreux enjeux : pas facile de protéger la nature !
« Les hommes précèdent les forêts, les déserts les suivent » Chateaubriand
Les forêts du Moyen-âge représentaient près de 90% de la surface terrestre. A la suite de la révolution industrielle et ses défriches, la forêt ne représentait plus que 15% de la planète.
Qu’est ce que la déforestation?
La déforestation est un phénomène de réduction des surfaces forestières. Elle résulte du déboisement et du défrichement des terres pour laisser une plus grande surface agricole et permettre l’exploitation des ressources minières.
Le terme “forêt” désigne les surfaces arborées d’un “couvert arboré” dépassant les 10%.
Aujourd’hui la déforestation serait responsable de près de 20% des émissions de CO2.
Selon la FAO (Food and Agriculture Organization) environ treize millions d’hectares de forêts disparaissent actuellement sur terre, ce qui est équivalent à un terrain de foot par minute!
Les forêts tropicales sont les plus touchées, c’est pourquoi la FAO qualifie la déforestation actuelle comme étant “alarmante”.
La déforestation est ancienne. Elle a débuté dès la fin de la préhistoire. Le recul des forêts est lié à la densité de la population humaine même si des populations assez denses ont aussi pu localement vivre dans la forêt sans la détruire. Un cas historique étudié et médiatisé a été celui de l’île de Pâques dont la surexploitation a provoqué la chute de sa culture et de sa population. Un calcul mathématique a établi que sa population n’aurait pas dû dépasser deux cent mille habitants pour qu’ils puissent durablement survivre sur l’île sans épuiser la ressource forestière qui leur était indispensable : le palmier.
Les causes
Les causes de la destruction des forêts sont complexes. C’est un ensemble de facteurs directs et indirects, qui diffèrent selon le continent et les populations.
Les incendies et facteurs naturels
Juste derrière l’utilisation des combustibles fossiles, les incendies constituent le deuxième facteur de rejet de CO2 dans l’atmosphère. Parmi les causes directes, les feux de forêts constituent le facteur le plus connu et le plus spectaculaire! Certains forestiers pensent que c’est un moyen de maintenir l’écosystème en le renouvelant; les effets à court terme sont dévastateurs mais peuvent se révéler bénéfiques dans la durée. Toutefois, la forêt ainsi brûlée rentre dans un cycle d’incendies jusqu’à ce que l’espace soit totalement converti en savane!
Les maladies et les champignons, ainsi que la prolifération d’espèces phytophages peuvent être également extrêmement destructrices.
L’utilisation agricole des surfaces
C’est à partir des années 1990 que près de 70% des forêts ont été transformées en terres agricoles. En zone tropicale la déforestation est principalement due à trois facteurs : l’élevage de bétail, la culture du soja et la culture de palmiers à huile, ce dernier facteur étant destiné à l’industrie agro-alimentaire. Le surpâturage est également un facteur, car le bétail détruit la végétation et empêche sa régénération.
L’exploitation minière et la surexploitation du bois
Concernant l’exploitation du bois, l’absence de plan de gestion à long terme du bois est un réel problème. L’exploitation du bois se fait à une vitesse supérieure à celle de la régénération naturelle des végétaux. Le bois est ainsi utilisé, en majeure partie comme combustible dans les pays en voie de développement (plus de 3/4) , ainsi qu’en papier ou en bois de construction pour les pays du Nord.
Les causes indirectes
D’autres facteurs, non directement liés à l’urbanisation ou au développement agricole, ne sont pas négligeables. Parmi eux on retrouve la guerre. En effet l’afflux des réfugiés nécessitait la fabrication de nombreux camps, pour la plupart construit en bois. Ensuite l’explosion démographique des pays sur consommateurs de bétail ou de volailles nécessite une plus grande surface d’élevage. Enfin, le développement des “biocarburants” est un facteur majeur de l’expansion des terres agricoles.
Les conséquences
En cinquante ans, la surexploitation du bois a décuplé la destruction des forêts tropicales! Et ces destructions ne sont pas sans conséquences.
La biodiversité
La déforestation est responsable de la destruction du cadre de vie de milliers d’espèces animales mais aussi végétales. Certaines études ont avancé, en 1998, que près de 10% des espèces d’arbres connus, soit sept mille espèces, sont menacées d’extinction ! Il en est de même pour la biodiversité avec trois espèces qui disparaissent chaque heure!
Cycle de l’eau et ruissellement
Les forêts jouent un rôle primordial sur le cycle de l’eau et le maintien des terrains. Le recul des forêts favorise les glissements de terrains, les avalanches, les coulées de boues et autres catastrophes naturelles, ce qui aboutit à une pollution des cours d’eau au détriment de la flore et de la faune aquatique.
Climat et réchauffement climatique
La déforestation implique également des changements au niveau des climats. En effet la forêt absorbe la lumière là où le sol nu renvoie l’énergie du soleil dans l’atmosphère. Ce phénomène contribue à l’augmentation des températures locales à la suite de la perturbation des pressions, et donc au réchauffement climatique. Ce dernier provoque des sécheresses, inondations et perte de biodiversité dû à la fonte des glaces. Les forêts représentent 40% de la quantité totale du carbone de la biomasse terrestre, leur dégradation fait donc doubler le taux de CO2 de l’atmosphère
Les activités humaines
La déforestation n’améliore l’IDH des populations que temporairement. Elle est ensuite source de déclin de productivité des activités économiques à cause de l’épuisement de la ressource en bois et de la dégradation des pâturages. On note également une disparition de patrimoines culturels liés à la forêt. Des informations révèlent la disparition de quatre-vingt-dix tribus dépendantes de la forêt ainsi que leurs langues, leur savoir et leur culture. Enfin la désertification et les plantations industrielles sont source de problèmes économiques, sociaux et culturels du fait de la dégradation du cadre de vie et du tourisme qui lui est rattaché.
Les actions politiques
Les arbres nous rendent bon nombre de services. Ils n’absorbent pas seulement le CO2. C’est pourquoi aujourd’hui les gouvernements agissent face à la crise.
Contrôle de la déforestation et consommation de bois
Pour éviter la surconsommation du bois, il existe différents moyens. Tout d’abord les bois éco-certifiés garantissent une provenance de forêts gérées de manière durable. Toutefois, le boycott des bois exotiques pourrait produire l’effet inverse : la forêt, devenue non rentable, serait défrichée afin d’être transformée en terrains agricoles !
Le coût de la déforestation
De nos jours, beaucoup de personnes imaginent se faire de l’argent en transformant des espaces forestiers en espaces agricoles. Par exemple, raser un hectare de forêt au Brésil permet de gagner, par la vente du terrain, 300$. Pourtant, en coupant et en brûlant ces arbres, plus de cinq cent tonnes de CO2 sont libérées dans l’air. En appliquant la taxe carbone qui est d’environ 30 $, le coût total du terrain serait donc supérieur à 15000$. Ce genre de taxe devrait être appliqué à tous les espaces forestiers afin de les préserver durablement.
Les solutions
Pour sauver nos forêts, il faut négocier un accord entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement afin de trouver d’autres moyens de développement, avec une “économie sans carbone”. Plusieurs pays ont déjà fait la démarche. Par exemple le Brésil a pour projet de réduire de 70% sa déforestation. Le pays le plus entreprenant est sans aucun doute la Chine, qui a déjà arrêté toute déforestation depuis dix ans. Les Chinois ont planté plus de 5 millions d’hectares de forêt rien qu’en 2008. Une loi oblige tout citoyen de plus de onze ans, à planter trois arbres par an.
Et Greenpeace ?
En 2007, le défi de Greenpeace est d’obtenir la reconduction du moratoire sur l’extension de la coupe industrielle. Pour cela ils font pression sur les politiques. Le 17 février 2010, Greenpeace dénonce le stockage illégal de bois dans le port d’Anvers. Des militants de Greenpeace ont dénoncé dans le port d’Anvers en Belgique, la présence de bois illégal en provenance des forêts tropicales. La valeur des quelques 50m³ de bois stockés à Anvers est estimée à 45 000 euros. Il s’agit de bois Wengé utilisé principalement pour la fabrication d’aménagements intérieurs (parquets, escaliers…) et de meubles destinés au marché européen. Le 17 mars 2010, Greenpeace dénonce également la société Nestlé, qui contribue à la déforestation en Indonésie. Grignoter une barre chocolatée Kitkat revient-il à tuer un orang-outang ? Le rapprochement peut étonner mais le lien est réel. Greenpeace lance une campagne pour dénoncer l’utilisation par Nestlé d’huile de palme issue de la destruction des forêts tropicales et des tourbières indonésiennes, dans la fabrication de certains de ses produits, notamment les barres chocolatées Kitkat.
A l’heure actuelle, l’enseigne « Casino » a créé une gamme sans huile de palme à laquelle Nestlé contribue.
(http://forets.greenpeace.fr)
Des raisons d’espérer…
Si chaque habitant plantait 2 arbres par an pendant 10 ans, cela compenserait la déforestation de ces dix dernières années.
Il existe aussi d’autres moyens de préserver notre nature.
Agissez aujourd’hui pour mieux respirer demain!
Cyndy Haar, Mélanie Martin, Gabrielle Michaud
Ce travail a été effectué lors des séances d’ECJS avec Mme Lecocq Hubert
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