Les super aliments, une super arnaque ?

Des « supers aliments » aux noms exotiques ont envahi les rayons des magasins bio, et la publicité leur attribue toutes les vertus imaginables. Mais sont-ils vraiment aussi « super » qu’on nous le raconte ?

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Les supers aliments sont des produits qui apportent des grandes quantités de nutriments et antioxydants. Leur consommation régulière est sensée affecter de manière bénéfique notre santé, prévenant les risques de maladies, réduisant les éléments dangereux présents dans notre organisme et renforçant le système immunitaire. Il existe énormément de supers aliments mais nous allons nous pencher sur trois d’entre eux : l’avocat, la spiruline et le kombucha.

L’avocat

C’est un super aliment qui a été en 2015 l’aliment le plus populaire sur le réseau social Pinterest. Ses vertus miraculeuses est d’ailleurs l’une des principales raisons de son succès. Sauf que cet « or vert » est en train de conduire comme tous les Wonder aliments à un désastre écologique et économique qui, au final ne profitera qu’au plus petit nombre et bien sûr aux plus riches.

La forte demande pousse à la culture intensive, ce qui engendre non seulement la déforestation, donc la disparition de la faune, par exemple des pumas et des oiseaux rares, mais aussi le gaspillage de 500 Milliards de litres d’eau par an et ainsi une surexploitation des nappes phréatiques, de vrais ravages sociaux. L’avocat vaut plus cher que certains métaux !
De nombreux Sud-Africains sont privés d’eau car il faut arroser abondamment les avocats : 1000 litres d’eau sont utilisés pour la culture de deux avocats et demi.
Ce super aliment a de graves conséquences écologiques et peut être remplacé par du poisson, des œufs ou encore des germes de blé.

La spiruline

La spiruline est une algue avec de multiples propriétés. Celle-ci est récoltée dans les pays chauds (Mexique, Tchad…), dans des eaux chaudes et peu profondes; elle est séchée et préparée en galettes.

Elle est utilisée par de grands sportifs (cyclistes, coureurs…) pour la présence de vitamine B12, et par les personnes âgées pour tomber moins souvent malade; son détoxyfiant et son antioxydant dans sa couleur verte purifient le foie, les reins et stimulent ainsi le système immunitaire. Mais elle contient aussi des vitamines, protéines, minéraux, oligo-éléments, et est capable de lutter contre la malnutrition. La spiruline coûte 15 euros pour 100g et les Français en consomment100 tonnes par an, dont 80 viennent de Chine et des Etats-Unis…

Le kombucha

Le Kombucha est une nouvelle boisson à la mode à base de thé (vert et noir) fermenté avec une souche de ferments particuliers (champignons Kombucha) et qui contient de nombreux probiotiques, enzymes, vitamines… Ce cocktail aurait en plus un effet quasi miraculeux sur l’organisme (digestion, santé articulaire, digestion immunitaire, …) Celui-ci pourrait prétendre rejoindre le lait, considérer pour sa composition comme un aliment, non comme une boisson.

Une vraie solution : diversifier son alimentation

En réalité, il n’existe pas d’aliment miracle totalement protecteur, même s’il y en a qui ont été qualifiés de « super ». Seule une alimentation équilibrée, riche en végétaux (fruits, légumes, céréales), pauvre en sucre (sodas, produits sucrés), mesurée en gras, et, de plus, accompagnée d’exercice physique quotidien, vous protège efficacement.
Il faut tout de même en consommer, mais tous les jus, smoothies, poudres et compléments alimentaires issus de « super aliments » sont très chers. Plusieurs solutions peuvent être alors prises pour améliorer le bilan écologique : respecter le calendrier des fruits et légumes de saison, limiter la consommation de fruits exotiques présents en toutes saisons, tout en vérifiant qu’ils proviennent d’une agriculture biologique. De plus, il faut savoir que les tests des supers aliments sont faits sur des rats.

Sources :
– Spiruline (terra eco novembre 2015 par Simon Barthélémy n°72 en p.66-67)
– Chia, goji, açaï (terra eco mars 2014 par Ophélie Véron n°55 en p.64-65)
– Avocat (courrier internationnal n°159 du 17 au 23 novembre 2016 par Elisabeth Reather en p.62 à 65)

Brice Ballu, Florent Berger et Clément Bax

Cet article a été écrit dans le cadre du projet des 2nde 1 « Nourrir l’humanité » lors des cours d’EMC de N. Mergoux en collaboration avec AL Clément, professeure documentaliste.

La dépendance alimentaire en Afrique, des solutions ?

Trop de nourriture dans les pays riches, pas assez dans les pays pauvres ; les inégalités entre ces deux mondes ne cessent d’augmenter …
A l’heure où 842 millions de personnes souffrent de la faim, des solutions existent pour trouver un équilibre et nourrir tous les habitants de la planète.

Actuellement et depuis de nombreuses années, la dépendance alimentaire en Afrique est un problème crucial qui ne cesse de s’accroître. Mais serait-il possible de limiter cette hausse efficacement ? Plusieurs réponses sont dès à présent envisagées.

QU’EST-CE QUE LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE ?

La dépendance alimentaire est le fait pour un pays ou continent de dépendre d’un ou de plusieurs autres pays pour sa consommation alimentaire. Dans notre cas, c’est l’Afrique qui est dépendante des pays du Nord. En effet, ses habitants et en particulier ses agriculteurs sont dépendants des « traders » qui est un métier exercé principalement par les habitants des pays du Nord. Ce métier consiste à acheter et vendre des produits agricoles par ordinateur (c’est-à-dire sans se rendre sur place mais en négociant via des plateformes numériques). Quand le trader achète un produit, le prix de celui-ci augmente, ce qui avantage les agriculteurs, mais lorsqu’il ne l’achète plus, le prix baisse et cela les pénalise. Donc si le trader change et achète d’autres produits agricoles, cela perturbe l’alimentation des paysans et ceux-ci doivent s’adapter : c’est la dépendance alimentaire.

QUEL CONSTAT PEUT-ON EFFECTUER ?

Nous sommes actuellement 7 milliards d’humains et nous nous partageons les ressources de la Terre. Parmi nous, 850 millions de personnes sont sous-alimentées, soit 1 humain sur 7. Sur ces 850 millions, il y en a 820 millions dans la partie Sud du monde. Nous pouvons donc en déduire que la sous-alimentation dépend du lieu de naissance.

A présent, concentrons-nous sur notre cas, l’Afrique. Le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique atteint 256,5 millions, soit 20,4% de la population, en hausse par rapport aux 19,7% enregistrés en 2016.

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Nous savons que 80% des personnes sous-alimentées sont agriculteurs. Ces agriculteurs forment deux groupes : ceux qui restent agriculteurs et ceux qui partent en ville. Ceux qui restent agriculteurs ne cultivent pas de riz car c’est cher. Pour subvenir à leurs besoins, ils cultivent du coton qu’ils exportent. L’argent obtenu par la vente du coton leur permet d’acheter du riz. Cependant, cela ne suffit pas à toutes les familles pour survivre. Par conséquent, certains paysans abandonnent leur production, notamment pour aller en ville travailler dans l’industrie pétrolière, afin de gagner plus d’argent pour leur famille. Mais pour nourrir les citadins qui changent d’habitudes alimentaires, il faut acheter sur le marché international, c’est là qu’interviennent les « traders ».

QUELS SONT LES PROBLÈMES QU’ENGENDRE LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE ?

Comme nous avons pu le voir précédemment, les pays d’Afrique sont dépendants au niveau alimentaire des pays du Nord et particulièrement de l’Europe, mais cela cause de nombreux problèmes. Les Européens possèdent une agriculture abondante et variée tandis que les Africains ne se nourrissent principalement que de riz et de mil, ce qui n’est pas suffisant. Ceux-ci manquent alors d’énergie, de nutriments, de vitamines et de minéraux. Ce manque pourrait diminuer leur espérance de vie de 20 ou 30 ans par rapport aux Européens.

Maintenant, venons-en aux difficultés qui concernent les agriculteurs. Nous avons vu que la dépendance aux « traders » était l’un des nombreux problèmes de la dépendance alimentaire. Malheureusement, les paysans n’ont pas d’autre choix que de dépendre de ces personnes car ils possèdent de petites portions de terres, insuffisantes pour nourrir leur famille et n’ont ni matériel ni techniques pour produire plus. Les aides alimentaires qui distribuent gratuitement des produits aux africains font baisser les prix de ceux-ci sur les marchés locaux : les agriculteurs sont donc désavantagés et appauvris. Au niveau de la quantité de nourriture produite, le continent n’est auto-suffisant dans aucun groupe de produits sauf pour les tubercules comme les patates douces ou le magnoc. Ce manque d’auto-suffisance est grave pour les habitants. En plus de cette dépendance, le changement climatique a un impact sur la production puisque le climat n’est pas le même entre les différents pays d’Afrique. Le maïs peut être très abondant dans un pays et en déficit dans un autre. Tous ces facteurs diminuent la quantité de nourriture disponible en Afrique, ce qui fait qu’elle n’est pas suffisante pour tous les Africains. En effet, au moins 5 millions d’enfants sont menacés de malnutrition.

A présent, en ce qui concerne le futur alimentaire en Afrique, la demande en produits alimentaires va être multipliée par 2.6 à l’horizon 2050 dans le Sud du continent. De plus, la population des pays sous dépendance alimentaire va augmenter fortement dans les décennies à venir ce qui est alarmant puisque le continent peine déjà à s’en sortir. Néanmoins, des solutions pour remédier à tout cela existent.

QUELLES SONT LES SOLUTIONS ENVISAGÉES ?

Malgré tout, des solutions pour améliorer la situation des habitants en Afrique sont envisagées.
Il faudrait augmenter la quantité produite sur une même surface pour obtenir une plus grande production. Pour cela, il serait intéressant d’utiliser des produits biologiques respectueux de l’environnement et de privilégier une rotation des cultures : cela consiste à ne pas cultiver des cultures comme le maïs, le blé en même temps mais à les cultiver à des intervalles réguliers et en changeant chaque année.

Il faudrait également se concentrer sur des cultures locales qui sont adaptées au climat et au sol. De plus, il serait nécessaire d’associer des plantes complémentaires, ce qui permettrait à des plantes d’être protégées par d’autres. Ajouté à cela, il faudrait consommer moins de produits animaliers et plus de produits céréaliers car nous savons qu’en 2050, l’Afrique aura une autosuffisance de 80% en céréales. Ce changement est important car l’élevage nécessite beaucoup d’eau et cette eau pourrait être nécessaire pour les habitants qui n’en possèdent pas assez. Pour réduire également les déficits alimentaires, il est fondamental de diminuer les pertes agricoles. Mais pour remplir toutes ces conditions, il faut de l’argent et c’est là que les pays du Nord interviennent.

L’argent est principalement situé dans les pays du Nord; or les pays du Sud ont besoin de moyens financiers pour développer une agriculture plus saine et productive. Les pays du Nord devraient donc les aider à développer leur production locale au lieu de leur envoyer du riz ou du blé. Les habitants des pays du Nord consomment beaucoup de viande et de laitages mais il serait judicieux de changer d’habitudes. Lorsqu’un européen prend de la volaille, il faut 3 kilos de grains pour en produire 1 kilo et lorsqu’il prend du bœuf, il faut 7 kilos de grains pour 1 kilo. Cependant, si ce même Européen prend des légumes ou céréales, il consomme 6 fois moins de terres agricoles et 12 fois moins d’eau. En conclusion, il faudrait que les pays du Nord changent leurs façons de consommer pour aider le reste du monde.

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Nous pouvons, dès à présent, habitants des pays du Nord, changer nos habitudes alimentaires afin d’aider les plus démunis de ce monde. Les africains sont tout aussi égaux que nous, ils méritent d’être traités de la même manière et de bénéficier d’une alimentation suffisante à leur survie. Nous pensons que c’est une cause importante à défendre car elle concerne près de la moitié de notre planète.

Sources : Universsciences.fr et Francetvinfo.fr

ALEXANDRA SEVRE, CECCHET CHARLINE ET MAURICEAU CLÉMENTINE

Cet article a été écrit dans le cadre du projet des 2nde 1 « Nourrir l’humanité » lors des cours d’EMC de N. Mergoux en collaboration avec AL Clément, professeure documentaliste.

Quel avenir pour les capsules de café ? De la fabrication au recyclage…

Saviez-vous que votre petit plaisir du matin est à l’origine de nombreux problèmes environnementaux ? Depuis plusieurs années, son emballage en aluminium fait scandale en raison de son impact sur notre société.

La question du gaspillage des matières premières et de leur recyclage se développe au fil des années, au fur et à mesure que la consommation de dosettes de café évolue (4.9 milliards d’unités vendues en 2009, d’après le magazine terra eco). Une réelle prise de conscience doit être mise en place chez les entreprises et les consommateurs, afin d’apporter des solutions à ce problème.

QUID DE LA MATIERE PREMIERE ?

En ce qui concerne l’emballage, la majorité des marques internationales comme Nespresso et Nestlé utilisent de l’aluminium, ce qu’ils justifient par la conservation des arômes de leur café, de sa protection contre la lumière et l’oxygène. Cette forme de conservation compressée en une petite capsule promet un meilleur goût et une facilité d’usage, ce qui fait donc son succès. Par ailleurs, les capsules à usage unique, entraînent un suremballage, donc une extraction excessive de la matière première : la bauxite. Celle-ci mène à la déforestation en zone tropicale où se trouvent ces gisements.

Cependant, certaines marques comme Casino ont fait une entrée fracassante sur le marché puisque leur café est moins cher et se trouve dans un emballage biodégradable en amidon de maïs. Ce qui nous conduit vers la question du recyclage.

ALORS, OU SE POSITIONNE LE RECYCLAGE ?

En France, les capsules de café en aluminium sont mal et peu recyclées. En effet, à cause de leur petite taille, elles passent à travers les tapis de tri. Elles représentent un des plus gros fléaux du recyclage, selon Flore Berlingen, directrice de l’association ZéroWasteFrance. En 2016, à peine 350 tonnes de ces capsules ont été recyclées. Or, le recyclage permettrait d’économiser pour chaque tonnage, 95% de l’énergie nécessaire à sa fabrication, mais également de réduire de 6,89 tonnes les rejets de CO2.

Cependant, une progression est observée, puisque certains centres de tri ont été équipés de machines à courant de Foucault, permettant de séparer les emballages métalliques non ferreux des autres déchets. Selon Alternatives Economiques, « Les centres pourvus en machine à courant de Foucault voient leur tonnage d’aluminium trié augmenter de moitié en moyenne ». Cette première solution est donc efficace. De plus, elle est complétée de la pyrolyse, qui permet de brûler les vernis, plastiques ou papiers tout en préservant l’aluminium, ce qui permet de le réutiliser par la suite. Par exemple, il peut être fondu afin d’être utilisé pour la fabrication de moteurs de voitures ou bien pour des nouvelles capsules.

D’après le directeur général de Nespresso, « On ne peut rien faire seuls, il faut créer un mouvement. » En effet, les capsules peuvent être traitées seulement si le consommateur trie; c’est pourquoi 5 550 points de collectes ont été mis en place depuis 2019. Chez Nespresso, 20% des clients participent à cette action. La marque dit que ce recyclage constitue un coût supplémentaire, « mais ça vaut le coup ! », étant donné que les capsules sont recyclables à l’infini.

En attendant, le recyclage est plus avancé à l’étranger, comme par exemple en Suisse, où 60% des dosettes sont récupérées via 2000 points de collectes, toujours mis en place par Nespresso. Mais aussi en Allemagne, où 76% des déchets ménagers en aluminium sont recyclés.

QUELS ENGAGEMENTS FACE A LA SITUATION ?

Certains groupes industriels comme Nespresso ont créé un fond de dotation, permettant d’apporter un soutien aux centres de tri à hauteur de 300 euros, qui permet de compléter les contributions obligatoires versées habituellement. De plus, d’autres industriels ont choisi de créer en 2009 le Club de l’Emballage Léger en Aluminium et en Acier (Celaa). Il aide les centres de tri à s’équiper de la machine à courant Foucault, évoquée ci-dessus.

Pour éviter de passer par ces moyens-là, des associations rentrent également en jeu, en travaillant sur une réduction des déchets, mais également en faisant de la prévention , afin de consommer tout simplement moins.

En effet, aujourd’hui les capsules de café ont un impact majeur sur notre environnement. Cependant, plusieurs solutions sont envisagées et des engagements ont été pris, à la fois par les professionnels et les particuliers.
Enfin, nous avons pu voir qu’aujourd’hui les capsules de café représentaient l’un des plus gros marchés internationaux et donc font partie des problèmes environnementaux les plus importants. C’est la raison pour laquelle la question de la matière première, du recyclage et de l’engagement, doivent nous faire réellement prendre conscience des risques pour notre planète. En effet chacun de nous peut faire un geste, a son échelle et le transmettre à son tour. Car après tout comme l’a dit Betty Reese « Si vous pensez que vous êtes trop petit pour changer quoi que ce soit, essayez donc de dormir avec un moustique dans une chambre. »

Romy Girin et Honorine Ravier

Cet article a été écrit dans le cadre du projet des 2nde 1 « Nourrir l’humanité » lors des cours d’EMC de N. Mergoux en collaboration avec AL Clément, professeure documentaliste.

Le Citeau, la station d’épuration du futur !

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Citeau : Centre  Intercommunal  De Traitement  de l’Eau

SAÔNE-BEAUJOLAIS -BELLEVILLE

Un peu d’histoire

L’être humain ne s’est intéressé que très tard au traitement des eaux puisqu’ après l’Antiquité les systèmes d’égouts qui existaient ont vite été abandonnés.

À partir du Moyen-Âge,  les excréments étaient jetés directement dans des caniveaux.

Il faudra attendre 1854,  après l’épidémie de choléra à Londres,  pour réintégrer des égouts sous-terrains. Cependant,  le traitement des eaux n’existait toujours pas,  mais grâce aux progrès de la microbiologie au XXème siècle, des scientifiques anglais mirent au point en 1914 précisément,   le premier système de bassin, dans lequel des bactéries traitaient les eaux insalubres.

C’est ainsi que les premières stations d’épuration virent le jour dans les années 40.

La station d’épuration de Belleville, hier et aujourd’hui

L’ancienne station de Belleville créée en 1969 fut mise en service en 1971, traitant les eaux usées de Belleville-sur-Saône, de Saint-Jean-D’Ardières  et de Taponas.  La station se retrouva vite saturée  car  la population passa  d’environ 7 000 habitants en 1975 à 26 000 habitants dès 2010. Au même moment, l’Union européenne  décidait   de taxer les Etats d’Europe ayant des stations d’épuration qui ne répondaient plus aux normes de dépollution. Belleville faisait partie des 22 stations françaises les plus mal évaluées.

Une station d’épuration éco-responsable

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Dès lors d’importants travaux de rénovation ont commencé. Le but étant de construire une station éco-responsable. La station a été rebaptisée  Centre  Intercommunal du Traitement des Eaux.  La station se situe proche du centre –ville, fait inhabituel, certes, mais qui se justifie par le fait qu’elle se situe en amont d’un  bassin versant : grâce à l’inclinaison de la pente, l’eau provenant des maisons s’écoule de manière naturelle jusqu’à la station, ce qui permet d’amener l’eau jusqu’à la station sans avoir besoin d’intervenir. Il est évident que cette technique est moins coûteuse pour l’environnement. La localisation est restée la même, malgré les risques d’inondation dus  à sa proximité avec la Saône.  Mais lors de la rénovation de la station, le site a été surélevé, afin d’éviter tout désagrément.

On peut parler de  station autonome et éco-responsable  car elle est installée devant un verger pollinisé par des abeilles. La première récolte a permis d’obtenir de 26 kg de miel en 2015. L’entretien des espaces verts qui entourent la station sont à la charge de deux poneys brouteurs, Khaleesi et Epona,  réduisant  ainsi la consommation d’énergie fossile. Ils sont suivis régulièrement par un vétérinaire, et sont en bonne santé !

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Le site comporte aussi un toit végétalisé, afin  de garder la chaleur et d’isoler des bruits extérieurs.. Ce toit est parsemé de puits de lumière permettant à la station de ne pas utiliser d’éclairage artificiel en journée.

Sous la station, nous avons aussi un bassin d’orage : c’est un bassin de 2000 m3 qui absorbe les premières pluies -soit la première demi-heure- pour récupérer la pollution présente sur le sol,  tels que l’hydrocarbure, le gazoil, l’huile, etc. qui polluent les fleuves, rivières et nappes phréatiques. Ces pluies sont ensuite réinsérées dans le processus du traitement des eaux de la station.

L’idée de venir habiter juste à côté d’une station d’épuration n’est pas très attirante, mais cette station a été conçue pour s‘intégrer à la ville.  Une  paroi en verre inclinée, autour des bassins, cache totalement les bassins même du haut des immeubles du programme immobilier Villa Durabo.  Pas de mauvaises odeurs non plus : une salle désodorisante a été installée pour capturer les odeurs venant des boues, rendant impossible la propagation des mauvaises odeurs.   Des nez ont mené  une enquête et confirmé que  la station est inodore. De plus, un éclairage composé de néons tout autour de la paroi la rend plutôt esthétique et permet de limiter les éclairages, coûteux pour l’environnement.

Pour ce qui est de l’église romane qui est tout près, les architectes des bâtiments de France ont accepté le projet : la proximité avec l’église n’était pas problématique. Le Conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement du Rhône (CAUE), organisme d’intérêt public, qui a pour objectif de promouvoir la qualité de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement dans le territoire départemental, a qualifié le CITEAU d’exemplaire.

Le CITEAU est une station d’épuration classique à 85% : elle suit le même processus de traitement des eaux que les autres stations d’épuration. Ce qui change,  c’est bien sûr la tenue éco-responsable du site mais aussi l’utilisation d’énergies dites « fatales ». L’énergie fatale, comme l’énergie solaire ou éolienne. est une énergie naturelle qui est perdue si elle n’est pas utilisée au bon moment L’énergie utilisée par la station est présente dans les boues actives. Ce sont des boues comportant des bactéries,  qui en traitant les eaux, créent  de la chaleur dans un bassin de décantation. Le CITEAU utilise ces effluents pour chauffer  en hiver et rafraichir en été les 88 logements de la Villa Durabo et prochainement un complexe médical et commercial. Les effluents utilisés sont traités et ne sont donc pas dangereux. Une fois le cycle terminé,  ils sont réinsérés dans le processus du traitement des eaux puis rejetés dans la Saône.

D-autre part, La station utilise un système d’eau glycolée, technique qui capture et conduit les calories dans les sols des appartements. Ce système à un taux de couverture de 80%,  ce qui permet de réduire par trois le bilan carbone du bâtiment. Les 20% restants sont assurés par un secours au gaz.

Le CITEAU est la seule station d’épuration en France à posséder ce système de chauffage.  Les travaux on débuté  en 2011 et se sont terminés  au printemps 2014. Le projet a été subventionné par  le groupe SAUR. C’est un ensemble d’entreprises qui accompagne les collectivités locales et les industriels dans leurs projets d’aménagement principalement liés à l’eau. Le coût  total du projet est de 9,9 millions d’euros. Le programme immobilier Villa Durabo offre aussi des logements sociaux, le but étant de renforcer le pilier social du développement durable.  Le chauffage est ici  5% moins cher  que le chauffage traditionnel. A l’avenir l’écart de prix entre l’énergie fournie par le CITEAU et les énergies fossiles devrait se creuser davantage,  d’autant plus  que les énergies fossiles sont de plus en plus rares.

Le CITEAU a également pensé à utiliser tout ce qui pouvait  être recyclé  lors du traitement de l’eau afin d’optimiser le rendement. Par exemple,  les boues sont envoyées en usine de compostage et seront ensuite transformées  en engrais ; 1400 tonnes de boue par an sont valorisées à travers le compostage.  De plus les eaux traitées sont parfois remplies de terre et de sable, alors elles passent dans un  dégrilleur. Le dégrillage consiste à piéger les matières plus ou moins volumineuses contenues dans l’eau traitée pour permettre leur extraction, ce qui sépare le sable et l’eau. Ce sable est ensuite vendu pour servir dans les chantiers. Une partie des eaux épurées est réutilisée en passant dans des tuyaux sous rayons ultra-violets  et ne possèdent  donc plus de bactéries. Elle est ensuite réutilisée pour nettoyer le bâtiment et tout son équipement, ce qui permet d’économiser environ 2500 m3 d’eau potable par mois. Sachant que 1m3  d’eau coute 3 euros, on économise 7500 euros par mois. Pour la réalisation de ces projets,  la station a reçu en décembre 2013 la Marianne d’or qui est un prix d’excellence des municipalités en France.

Un autre projet vient d’être lancé : un concours dans une école d’architecture pour des  étudiants qui proposeront la maquette d’un projet pour mettre en avant cette  station éco responsable.  Ne voulant pas s’arrêter là, la station veut aussi devenir  précurseur dans le développement d’un nouveau processus consistant à éliminer les antibiotiques et hormones non assimilés par l’homme et rejetés dans les excréments, qui impactent  et modifient  la biodiversité comme le sexe des poissons. Les bactéries utilisées aujourd’hui ne peuvent remplir ce rôle. Mais rien ne peut se faire sans l’accord de l’Union européenne…

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Cet article a été réalisé dans le cadre de nos recherches en TPE. Capucine Thiou, Pierre Gaudriot, Victor Droin-Roussel ( 1ère ES2)

Le stress hydrique et l’hccessibilité à l’eau en France : une répartition inégale

Le Stress Hydrique
En France, les territoires et les populations concernées par le « stress hydrique » sont inégalement répartis sur le territoire mais en augmentation…
Dans les habitations, l’eau sert principalement à l’hygiène corporelle et aux tâches ménagères. Dans l’agriculture, elle est surtout utilisée pour irriguer la terre. Elle est aussi indispensable à l’industrie.
On parle de stress hydrique lorsque la demande en eau est plus élevée que la quantité disponible pendant une période ou lorsque l’usage de l’eau est limité à cause de sa mauvaise qualité.
Actuellement, la France est un pays qui n’est pas en situation de pénurie, mais elle verra sa disponibilité en eau en douce diminuer de 12% d’ici 2030. Certaines régions, comme la Vendée, se tournent déjà vers la désalinisation de l’eau de mer,  qui consiste à extraire le sel de cette eau afin de la rendre potable.
Les ressources d’eau en France sont réparties inégalement et varient en fonction des saisons. Cela explique les difficultés de certaines régions en période de sécheresse. D’autre part, la qualité de l’eau varie selon les régions. Le Sud-Ouest de la France a un risque de sécheresse élevé. A Paris, la demande en eau n’est pas satisfaite car la Seine est de plus en plus polluée.
La France n’est donc pas à l’abri du stress hydrique, ce qui appelle à une réflexion globale sur des usages plus raisonnés de l’eau.

Julie Boaretto, Lisa Brunel et Tiphaine Bourricand, 2nde 3
Cet article a été écrit dans le cadre des cours de géographie de M.L. Dumas et de l’EDD (A. L. Clément et
E. Novales) en lien avec la Villa Gillet.

Conférence de Philippe Perrin sur l’eau

Le 5 février dernier, un éco-infirmier est venu faire une conférence de deux heures auprès d’une classe de seconde au CDI. Le thème était l’eau.

Conférence de Philippe
M. Perrin est un éco-infirmier, un des seuls de France. Il est à la fois infirmier et conseiller en environnement. Il met tout en œuvre pour que les personnes en bonne santé le restent.
Tout d’abord, il nous a parlé des sources d’eau. Les principales sources d’eau sont situées en Amérique du Sud, au Canada, en Russie, en Afrique et en Océanie. Cela se comprend par leur situation géographique : leur relief montagneux ou forestier.
Il a ensuite évoqué les volumes d’eau. Sachez qu’il y a 4 300 000 000 milliards de litres d’eau sur Terre : 97% de cette partie sont de l’eau salée et 3% de l’eau douce. L’eau douce est principalement issue des glaciers et des nappes souterraines. Malheureusement on dit que seulement 1% de l’eau douce est accessible contre 99% qui ne le sont pas. En moyenne, un Américain des Etats-Unis, consomme 300 à 400 litres d’eau par jour contre 120 à 150 litres par jour pour un européen, et 20 à 30 litres pour un africain sub-saharien.
Nous avons par ailleurs été informés sur notre consommation d’eau. Le corps humain est constitué, en moyenne, de 66% d’eau. Il a un apport de 2,5 litres d’eau par jour environ mais il en perd la même quantité quotidiennement, sachant que le minimum vital d’eau par jour et par habitant est de 2700 litres* soit 1000 mètres cube. On consommerait en moyenne plus de 10 000 mètres cube d’eau par an et par habitant. Tout ce que l’on consomme provient et est constitué de molécules qui sont elles-mêmes constituées d’eau.
*Cette quantité correspond à la consommation d’eau pour se nourrir, s’habiller, etc.
Il fut aussi question d’eau et d’hygiène. Toutes les 20 secondes, un enfant meurt à cause d’un manque d’hygiène. Ce qui fait un total par an de 1,5 milliards de vies d’enfants qui s’éteignent. On peut regretter que 4,1 milliards de personnes dans le monde n’aient pas accès à une installation sanitaire. Seuls 2,6 milliards de personnes en bénéficient. De plus, 900 millions de personnes boivent une eau insalubre et 3,3 milliards de personnes ne bénéficient pas d’une eau propre, accessible et abordable.
La répartition de l’eau dans le monde :
– 70 à 80% pour l’agriculture ;
– 14 à 20% pour l’industrie ;
– 6 à 10% pour les individus.
La répartition de l’eau en France :
– 58% pour l’énergie,
– 19% pour l’eau potable,
– 14% pour l’irrigation,
– 11% pour l’industrie.

En conclusion, face aux menaces du réchauffement climatique et de la production intensive, on se rend compte souvent trop tard de la valeur de l’eau. Alors préservons- la et économisons- la le plus longtemps possible !

Tristan Ferreira Rocha, 3°8 (stagiaire au CDI)

L’or bleu, sources de conflits.

L’or bleu, sources de conflits.

Bien qu’étant source de vie ultime, l’élément constitutif des écosystèmes et la ressource la plus précieuse, l’eau est malmenée par les usages multiples et les besoins croissants de l’homme. Le problème du partage inégal de l’eau provoque des conflits transfrontaliers mais aussi des conflits d’usage au sein des Etats.
Plusieurs mises en situation s’imposent pour cibler précisément les causes de ces problèmes : « Ne s’est-on jamais réveillé le matin avec une coupure d’eau ? » nous dit l’éco-infirmier, Monsieur Philippe Perrin, venu donner une conférence à notre classe au CDI. L’eau est un luxe, une chance à laquelle, certaines populations du globe ne peuvent avoir accès normalement ou alors dans des conditions sanitaires déplorables.
Chaque année, 1,5 million d’enfants meurent dans le monde à cause d’une eau impropre à la consommation. Au total, ce sont quelque 2,6 milliards d’individus touchés par l’absence d’installations sanitaires. En termes de chiffres, la terre dispose de 1,4 milliard de kilomètres cubes d’eau, 97,2% d’eau salée et 2,8 % d’eau douce. Malgré ces disponibilités colossales, des conflits se forment en Syrie et en Irak pour l’Euphrate et le Tigre, dont les sources respectives sont localisées sur le territoire turc. Ou encore, le conflit autour du Bassin du Mékong qui naît dans les hauts-plateaux de l’Himalaya et qui irrigue la Chine où il a fait l’objet d’aménagements monumentaux sous forme de barrages réduisant ainsi le débit des pays situés en aval. Ainsi, les populations de Birmanie, du Viet Nam, de la Thaïlande, du Laos et du Cambodge se trouvent maintenues dans une situation défavorisée sur le plan économique faute d’un accès suffisant à l’eau du fleuve.
On trouve une situation similaire en Egypte où la question de l’accès à l’eau du Nil se pose avec acuité. Ce long fleuve de 6000 km prend sa source dans les grands lacs africains, traverse neuf pays avant de se jeter dans la Méditerranée en formant un vaste delta. Là encore, son cours est ralenti par des aménagements hydrauliques en amont qui pénalisent l’Egypte.
Toutes ces tensions évoluent en conflits géopolitiques qui s’accompagnent de vaines tentatives d’accords pour déterminer un droit de prélèvement qui serait équitable entre les états riverains. La difficulté résulte dans le fait que l’état situé en amont s’octroie des droits exorbitants prétextant que la source du fleuve se trouve sur son territoire.
Outre les conflits géostratégiques, la production de denrées alimentaires ou de biens destinés à la consommation requiert des volumes d’eau importants : 80 à 70% de l’eau douce sont destinés à l’agriculture, 18 à 20% à l’industrie et, le peu qui reste suffit aux usages domestiques. Par ailleurs, les besoins insoupçonnés en eau que l’on appelle « eau virtuelle » c’est-à-dire, la quantité d’eau nécessaire que le consommateur ignore pour l’élaboration d’un produit, interpellent fortement. Ainsi, pour un litre de bière, 25 litres d’eau sont nécessaires ; pour un kilo d’aluminium, 1250 litres sont utilisés ou encore, pour un kilo d’antibiotiques, 4 millions de litres d’eau partiront dans la fabrication, il nous reste donc à imaginer ce qu’une voiture pourrait coûter en litres.
Alors, une question s’impose : l’eau constitue-t-elle un bien privé que l’on peut marchander ou un patrimoine commun qui serait régi par un droit international ?
Avec la croissance démographique et l’accroissement des besoins alimentaires, certaines tensions pourraient s’intensifier à l’avenir. Selon les Nations Unies, l’eau pourrait devenir d’ici à 2050, un bien plus précieux que le pétrole.

Christophe Karam.

Cet article a été écrit dans le cadre des cours de géographie de Mme Dumas