Une journée particulière à l’hôtel de la Région.

  Ce jeudi 7 Novembre, nous avons participé au séminaire de la région consacré au développement durable. Nous étions six  élèves éco-délégués : Stanislas De Missolz, Charles-Emmanuel Cannard, Hugo Martinez et nous-mêmes (Léa Greslin et Angéline Martinotti) accompagnés de Mme Dumas et de Mme Lecocq-Hubert. Ce séminaire s’est tenu à l’Hôtel de la Région situé dans le nouveau quartier Confluence.

Au cours de cette journée, nous avons assisté à une table ronde en séance plénière. Il était question de partenariat entre les lycées et les associations, mais aussi des différents moyens d’ enrichir les projets des établissements investis dans l’éducation au développement durable (EDD). Mme Lecocq-Hubert (professeur de philosophie et professeur documentaliste) est  intervenue durant cette conférence en tant que professeur responsable de l’EDD afin de témoigner sur ce qui fait le succès d’un établissement eco-responsable. Beaucoup de questions lui ont été posées mais la plus récurrente était : « Comment faire pour que le message passe auprès des élèves et comment motiver les éco-délégués ? ». Elle a évoqué, entre autres, le fonctionnement  de notre journal en ligne, le « Vert Mongré » alimenté par les articles des élèves ou des professeurs qui relatent les actions pédagogiques. Ce blog comptabilise plus de 110 000 visites et comporte plus de  200 articles. Elle a également insisté sur l’importance de la sensibilisation aux thématiques écologistes inscrites dans les programmes scolaires, amorcée dès l’école primaire et amplifiée ensuite dans le secondaire. De plus, créer et réunir un comité de pilotage (constitué d’enseignants, d’élèves, de personnels administratifs, de la direction etc.) est un atout majeur à la réussite des projets.

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Une fois la conférence terminée, beaucoup de visiteurs d’autres lycées sont venus  visiter notre stand. Ils étaient très intéressés par nos différents projets comme l’hôtel à insectes, l’oasis-nature et la future installation de ruches ou encore, notre réflexion amorcée sur le co-voiturage. Ils ont également été très captivés par le Vert Mongré que nous pouvions consulter sur place dans sa version numérique. De même,  tous les numéros du journal dans sa version papier que nous avions apportés ont trouvé acquéreurs. Incontestablement, nous pouvons dire que notre stand a eu un grand succès.

Une journée particulière à la Région2

En conclusion, nous avons passé une journée stimulante et très enrichissante. Nous avons pu   échanger avec d’autres camarades venus des lycées de la région tout en renseignant avec soin les gens qui s’intéressaient à nos projets.

N’oublions pas de remercier nos deux accompagnatrices de choc : Mme Dumas et Mme Lecocq-Hubert.

Léa Greslin et Angéline Martinotti

Le tourisme de demain

En cette fin d’année scolaire 2013, les élèves de 2de4 ont pu assister à une conférence  sur le tourisme et le développement durable. M. Olivier, responsable de l’ARVEL, est venu spécialement dans ce but pour leur exposer les différentes formes que pouvait prendre le tourisme durable.

L’ARVEL est une association à but non  lucratif fondée en 1968. Elle œuvre pour un tourisme contribuant à la compréhension et au respect mutuel des populations. Les mots solidarité, plaisir de découvrir, rencontrer, partager sont les clefs  de ce projet. Les voyages naissent en fonction des pays qui demandent de l’aide. ARVEL a aujourd’hui 40 années d’expérience de terrain. ARVEL offre à ses clients une autre façon de voyager, qui respecte la nature et permet de découvrir au mieux la culture et les traditions d’un pays. Pour chaque séjour les touristes doivent respecter une charte appelée « la charte du voyagiste ». Celle-ci engage le voyageur à respecter les peuples et leurs cultures, à favoriser le développement local et préserver le patrimoine et l’environnement. En remettant au goût  du jour le tourisme équitable,  notion datant des années  70, ARVEL a peut-être réinventé le tourisme de demain.

M. Olivier, de par son expérience, est une personne-ressource très qualifiée pour nous aider à nous repérer dans la jungle des labels concernant le tourisme durable. Au début de son intervention, il a tout d’abord insisté sur un point important : le voyageur doit partir avec une nouvelle idée du tourisme.

Il a ensuite rappelé les origines du tourisme durable. Elles se trouvent dans ce qu’on appelle l’éco-tourisme. Ce dernier est né dans les années 1970. A cette époque il n’y avait encore pas de parti politique écologiste comme aujourd’hui. Les fondateurs de l’éco-tourisme étaient alors des personnes un peu en marge de leur époque. Cette forme de tourisme était assez radicale dans ses prises de position, insistant sur l’impact du tourisme classique sur l’environnement, du fait de la pollution induite. Le tourisme était plutôt identifié comme quelque chose de nuisible.

Progressivement, ce mouvement a évolué vers une certaine acceptation du tourisme, si celui-ci respectait certaines règles. Ainsi de jeunes américains ont-ils créé un mouvement pour un tourisme plus raisonnable. En 1979, The Ecotourism Society (TES) est un des premiers labels d’éco-tourisme ; il était dirigé par des scientifiques ornithologues, vulcanologues….

Mais aujourd’hui nous sommes assez loin de cette conception de l’éco-tourisme. L’éco-touriste a diversifié ses centres d’intérêts, et par conséquent l’offre touristique durable est beaucoup plus variée. En France, il existe une fédération d’éco-tourisme qui propose des randonnées, du tourisme gastronomique…

Un des labels existants est le label des gîtes-panda qui insiste sur le respect de l’environnement, sur la gestion des déchets et l’utilisation d’énergies renouvelables.

Le tourisme vert, souvent rural, apporte des aides aux agriculteurs en difficulté afin de les aider à conserver leur patrimoine grâce notamment à la mise en place de gîtes ruraux.  Cela ne veut pas dire que tous sont attentifs à la protection de l’environnement. L’Accueil Paysan, autre label rattaché à l’ATES (Association pour un tourisme équitable et solidaire) insiste, par exemple, davantage sur la dimension culturelle et gastronomique de l’offre.

Le tourisme social est une autre variante du tourisme durable. Il s’intéresse à celui qui part en vacances et non à celui qui fournit un service. Il trouve ses racines dans les actions du Front Populaire de 1936 et est finalement bien plus ancien que l’écotourisme. Il a été relancé après la Seconde Guerre mondiale et s’est développé jusqu’à nos jours. Son objectif est de proposer une offre touristique destinée aux personnes connaissant des problèmes financiers et n’imaginant pas pouvoir partir. Il est lié au développement local, par exemple avec les mairies qui accueillent les infrastructures de classes de découverte, de centres de loisir. L’ARVEL est active dans ce domaine aussi et aide des familles à partir en lien avec le Secours populaire, en trouvant des fonds. Ainsi des séjours sont-ils proposés en colonies de vacances pour les enfants de familles défavorisées. Les tarifs sont indexés sur le quotient familial, les aides finançant le restant dû. L’objectif est également de favoriser la mixité sociale et de lutter contre toutes les formes de ségrégation : sociale, religieuse… Rappelons qu’avec la crise économique de ces dernières années, près de 50% de la population française ne peut pas partir en vacances. L’UNAT (Union nationale des associations de tourisme) regroupe toutes les associations de tourisme social.

Enfin il existe le tourisme responsable, que l’on peut scinder en 2 grandes familles : un tourisme qui vise à favoriser le développement, et un qui insiste sur la solidarité. Rappelons ici que le développement durable ne concerne pas seulement la protection de l’environnement ; Il est fondé sur trois piliers : l’économie, l’environnement, et le social. « Think global, act local »  (penser globalement/ à l’échelle mondiale, agir localement) voilà en résumé le principe du tourisme qui vise au développement des espaces touristiques concernés. Le label ATR (Agir pour un tourisme responsable) a mis en place une charte éthique du voyageur en 1998 et intervient dans ce domaine. Un certain nombre de critères doivent être respectés pour pouvoir utiliser ce label, comme privilégier les emplois locaux chez les prestataires, la mise en place d’un transfert de compétence vers les prestataires locaux, l’information des clients au respect de l’environnement, du patrimoine et des cultures locales…  Quant au volet solidaire du tourisme responsable, il insiste particulièrement sur des projets de développement, par exemple ARVEL, en Inde, au nord du Rajasthan, participe en lien avec Médecins du Monde à la construction d’une maternité dans les quartiers pauvres de Jaipur. Pour ce faire, une contribution solidaire est prise sur le prix du voyage proposé aux touristes. Cette caisse peut servir ainsi à financer plusieurs projets. Il s’agit donc d’un fonds solidaire, et l’argent est ponctionné sur les marges de l’entreprise qui organise le voyage. Souvent les personnes qui ont participé à ce type de tourisme solidaire souhaitent savoir où va leur argent et à quelles associations ou projets sont destinés les fonds. L’ATES (Association pour un tourisme solidaire et responsable) regroupe des partenaires voyagistes comme DEPARTS (Développer les échanges et les projets d’action rurale par un tourisme solidaire).

Ainsi J.L. Olivier nous a permis de mieux comprendre que le tourisme durable revêt aujourd’hui de nombreuses facettes, et qu’un voyage de ce type doit se faire en connaissance de cause et dans le cadre d’une démarche réfléchie. Il n’est pas majoritaire mais se développe pour permettre à ceux qui le souhaitent de voyager autrement, loin du tourisme de masse, mais au plus près des autres cultures et dans une démarche de citoyens du monde éco-responsable.

Nicolas Mergoux, professeur d’histoire- géographie et  d’ECJS (Seconde 4).