Le mercredi 20 février 2013, deux élèves de seconde 4, Matthieu Boutry et Thomas Aubert, ont assisté au séminaire des lycées éco-responsables présidé par Jean-jack Queyranne, président du conseil régional et Sylvie Gillet de Thorey, vice-présidente du conseil régional et déléguée aux lycées. Organisé par le conseil régional et sur le thème de la solidarité locale et la coopération internationale, ce séminaire s’est déroulé à l’hôtel de la Région dans le quartier de Confluence à Lyon ; il avait pour but de partager et de capitaliser la démarche des lycées éco-responsables.
Dans le cadre de l’ECJS, la classe de 2°4 réalise un projet de solidarité internationale en coopération avec une communauté éducative de l’Assomption installée à Notsé, au Togo. Les trois axes de ce projet portent sur :
le domaine éducatif, avec la création d’un échange entre nos classes du primaire et l’école de Notsé. Nous savons que là-bas, les conditions d’enseignement sont très difficiles ; l’accès à l’école est, par exemple, impossible lors d’intempéries alors que la construction d’un pont permettrait aux élèves de surmonter ce problème ;
le développement du jardin potager du village qui reste, à ce jour, très rudimentaire ;
la création d’un foyer destiné aux adolescents en difficulté.
Nous avons choisi ces trois pôles dans la mesure où, à Mongré, nous possédons une école primaire, un potager pédagogique biologique et un foyer des lycéens.
C’est donc dans l’optique de recevoir des conseils utiles à notre projet que nous avons assisté à ce séminaire qui dura toute la journée. Le matin, tout d’abord, nous avons pu suivre une conférence dans l’amphithéâtre sur les enjeux et la définition de la solidarité. La grande question était : comment ces projets permettent-ils l’engagement des jeunes ?
Tout d’abord, dans sa dimension culturelle, la solidarité est la découverte de l’autre et de sa problématique, le moyen de traiter un problème au travers d’autres cultures peut être source de découvertes. Elle peut se « pratiquer » avec des personnes proches de nous géographiquement ou dans le cadre d’une coopération plus lointaine. Dans ce cas, la Solidarité est souvent entendue dans un axe Nord-Sud, en effet l’académie de Grenoble travaille avec trois académies du Sénégal, mais la solidarité se pratique aussi dans un axe Ouest-Est, avec des actions en Russie par exemple.
La Solidarité est pensée, de nos jours, dans l’optique du développement durable et de l’écologie, car notre planète Terre, foyer de l’Humanité est un bien commun, fragile et il faut donc en prendre soin. On remarque d’ailleurs, que les populations les plus démunies sont les premières victimes de la dégradation de la planète ; beaucoup de pays occidentaux, par exemple, entreposent leurs déchets chez leurs voisins du Sud !
Mais peut-on parler de la solidarité ou des solidarités ?
La solidarité est le lien entre les êtres, ce qui les unit. C’est un sentiment qui nous pousse à aller vers l’autre, basé sur l’empathie. Si l’autre va mal, je vais mal, tel est le principe de la solidarité. Elle a une valeur humaine et se rapporte donc à l’humanisme. La Solidarité se vit souvent mieux dans une expérience à l’étranger dans la mesure où celui qui veut aider, se sent lui-même étranger.
Mais quels bénéfices tire-t-on à être solidaire ? Tout d’abord, on gagne une satisfaction personnelle, c’est le premier « moteur » de l’action ; agir avec les autres fait que l’on se sente mieux. Il est vrai que lorsqu’on part à l’étranger, par exemple, on peut se demander si on le fait pour nous ou pour autrui ! On le fait pour les deux et l’altruisme pur est sans doute un idéal mais l’essentiel est de s’engager. On pourrait dire qu’« être solidaire, c’est être égoïste tous ensemble ».
Cela dit, pour éviter ces effets pervers, celui qui monte un projet solidaire a donc besoin d’être bien au clair avec lui-même. De plus, le projet doit être durable sinon il sera stérile. Le montage d’un projet solidaire par des élèves reste délicat car ils ne sont ni le personnel d’un ministère ni les membres d’une association.
Vers 11h a eu lieu une table ronde avec différents lycées éco-responsables ou associations (Croix rouge, Lycée Roanne, Chervé, Noirétable…) où chacun présenta ses actions dans le cadre de la solidarité, pas forcément à l’étranger. Nous avons alors pu constater, qu’au sein des lycées éco-responsables, Mongré n’était pas le seul à monter des projets de grande envergure.
Ensuite fut remis le trophée Fluid’ Art. Les gagnants sont les élèves d’un lycée technique ayant réalisé une machine, fonctionnant à l’électricité, imitant un visage et capable de sourire et de parler !
L’après-midi, fut consacré à différents ateliers :
- Comment créer un lien durable dans un projet solidaire ?
Le point de départ d’un projet de solidarité est le travail en réseau (ici), en partant de ce qui existe déjà au sein et autour du lycée. S’inscrire au minimum dans une dynamique existante permet de créer des liens durables, notamment en s’appuyant sur son environnement proche. On ne travaille pas seul. Durabilité ne veut pas forcément dire continuité ; de plus, les partenaires du Sud attendent d’être pris au sérieux, il ne faut pas seulement apporter de l’aide sans rien attendre en retour. On cherchera une relation bilatérale. Il faut, en plus, se baser sur ce que l’on sait faire et travailler avec les compétences dont on dispose. Il est nécessaire de profiter de la volonté de chacun et de s’organiser en visualisant bien notre objectif premier.
Comment monter un projet local solidaire ?
La méthodologie du projet est capitale. Là aussi il est nécessaire d’identifier l’idée et d’inscrire le projet dans un contexte. Ensuite il faut déterminer les objectifs du projet. Où veut-on arriver ? On repère l’ensemble des ressources disponibles (ressources humaines, matérielles et financières) et on établit un retro-planning (gestion du temps), très important pour un suivi efficace du projet, il est nécessaire de veiller à programmer l’organisation des tâches et leur ordonnancement.
- Comment donner au lieu de jeter ?
Différents organismes relatifs à des opérations de dons de nourriture provenant de restes dans des cantines témoignent. Ils conseillent ceux qui auraient pour idée de suivre cette voie. Ici aussi la méthodologie est très importante, comme dans tout projet il est indispensable de s’organiser et ne pas hésiter à faire appel à des partenaires, pour être aidé. Le don de restes alimentaires est délicat du fait des exigences, par rapport aux dates limites de consommation ; en effet, il est en général interdit d’utiliser les restes, et les cantines scolaires essaient un maximum d’adapter leur production à la demande pour éviter les pertes. L’association La Cantine Savoyarde Solidarité, représentée par son directeur Alain Destournelle, récupère ces surplus de nourriture non servie de 15 établissements scolaires et en fait profiter les plus démunis en France. L’association ne fut jamais responsable d’incident sanitaire depuis sa création il y a 30 ans. Elle travaille en partenariat avec des écoles maternelles et lycées en période scolaire et avec des organismes comme les Restos du Cœur ou la Banque Alimentaire pendant les vacances.
Face au problème du gâchis, les objectifs sont de limiter les excédents de production.
- Comment renforcer le dispositif des lycées éco-responsables ?
Suite aux difficultés identifiées telles que la mobilité des personnes dans les établissements, le manque de temps ou l’utilisation pertinente des moyens financiers (subvention de la Région), cet atelier est mené pour pérenniser le dispositif des lycées éco-responsables. Ci-dessous quelques-unes des propositions, destinées aux établissements et aux équipes éducatives pour pérenniser la démarche :
– considérer l’engagement dans le dispositif « lycées éco-responsables » comme un engagement politique de l’établissement ;
– mieux communiquer sur le dispositif en interne, évaluer systématiquement les projets conduits ;
– mutualiser sur ce point ;
– renouveler les approches avec les élèves, par rapport à la méthode de discussion…
- Comment monter un projet à l’international ?
Cet atelier est animé par M. Charbonnier dont l’établissement de formation d’apprentis, l’AFPM, travaille à l’international depuis 2006, notamment au Burkina-Faso, au Mali et aujourd’hui au Laos où les élèves bâtissent un château d’eau. Pour monter un projet à l’international, il est nécessaire de bien connaître le pays (politique, conditions…). On peut aussi très bien monter des projets dans des pays occidentaux. Dans tous les cas, il est très important de développer un réseau, on a besoin de partenaires afin d’obtenir des fonds ou de l’aide. La région Rhône-Alpes peut financer ce projet mais pas seulement ; il est nécessaire de s’interroger sur sa propre ville ; peut-être certaines entreprises, associations accepteraient d’apporter leur aide ?
A partir de 16h, le compte-rendu de chaque atelier fut exposé avant la clôture du séminaire.
Matthieu Boutry et Thomas Aubert, seconde 4
Ce travail a été réalisé dans le cadre des cours d’ECJS (N. Mergoux) et en partenariat avec le CDI (C.Lecocq)
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