Le téléphone portable, pas vraiment un ennemi, mais pas un ami non plus….

Rayonnement et Santé, Conférence de Philippe Perrin, éco-infirmier

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Nous sommes collégiens, lycéens  et  nous  sommes la première génération de l’histoire à être sous l’influence des rayonnements électromagnétiques.

Les premières antennes électriques ont vu le jour en 1906 et les premiers téléphones portables sont apparus il y a 30 ans maintenant mais ils étaient essentiellement  utilisés dans le monde professionnel.

Nous sommes  ainsi  les « cobayes » des nouvelles technologies. ! Les études, très coûteuses,  sont donc  peu nombreuses, et il est difficile de s’appuyer sur des versions souvent controversées pour se faire une opinion.

Néanmoins, l’OMS, Organisation Mondiale de la Santé annonce déjà  pour les utilisateurs du  téléphone portable  de plus de 10 ans :

  • 4 fois plus de risques de tumeur du nerf auditif ;
  • 2 fois plus de risques d’avoir une tumeur cérébrale.

C’est pourquoi, nous avons choisi  la  Journée  internationale sans portable, le 6 février , pour inviter Philippe Perrin , éco-infirmier, afin de sensibiliser tous les élèves de 4ème aux effets néfastes des ondes sur notre santé et sur l’environnement.

Selon son expérience,  d’autres risques  constatés  sont tout aussi  graves:

  • Tumeurs du cerveau, des glandes salivaires ;
  • perturbations de la communication des cellules ;
  • troubles de la vue, cataracte ;
  • fausses- couches ;
  • céphalées ;
  • troubles de la mémoire, de la concentration et du sommeil ;
  • fertilité en baisse chez les hommes.

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Pourtant, nous pouvons diminuer ces risques en changeant nos habitudes. Quelques exemples :

  • Mettre l’appareil en hors ligne ou mode avion le plus souvent possible, notamment la nuit ;
  • poser le téléphone face clavier sur la table, car même en veille, il émet des radiations ;
  • utiliser un kit mains libres pour éloigner le téléphone de l’oreille et de l’appareil génital ;
  • ne pas travailler avec un ordinateur sur les genoux pour éviter les risques de radiations, mais à distance respectable ;
  • privilégier les connexions avec câbles  aux connexions sans fils ;  les appareils « éco responsables » de type  ECO DECT limitent l’exposition aux hyperfréquences et permettent ainsi de réduire la puissance d’émission entre le combiné et la station de base en fonction de la distance qui les sépare.  De plus,  moins consommateurs  d’énergie, ils préservent notre environnement.
  • éviter les déplacements lors d’un appel ainsi que les lieux peu « connectés », car plus le réseau  est difficile à avoir, plus le téléphone va émettre de radiations.
  • acheter un smartphone plus durable et plus équitable appelé Fairphone.

Nous avons aussi accompagné les collégiens  au CDI  lors de la visite de notre exposition montrant clairement  les conséquences de  nos comportements   sur notre santé et sur l’environnement, et incitant vivement à adopter  de nouvelles habitudes pour être moins exposés aux ondes, protéger les travailleurs qui fabriquent nos téléphones,  et préserver notre planète.

Cet article a été écrit par Emilie Besson et Jeanne Benk, éco -déléguées de Seconde.

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 Qu’est-ce qu’un Fairphone ?

 « Le principe du Fairphone est simple : proposer un smartphone réparable et avec des composants issus de filières plus éthiques. Dans un smartphone il y a, en effet, plus de 1200 composants et 60 métaux différents dont plusieurs ont des impacts environnementaux et sociaux très importants. Ce n’est pas pour rien que certains sont surnommés les minerais «de sang». Les équipes du Fairphone travaillent, par exemple, en République Démocratique du Congo,  avec des mines de tantale ou d’étain qui ne financent pas les conflits, d’autres mines au Rwanda ou des usines en Chine qui accordent de meilleures conditions de travail à leurs salariés. On est loin du 100% équitable mais l’entreprise hollandaise est petite, plus elle grossira, plus elle aura d’impact sur ses fournisseurs et pourra changer les choses. Ce téléphone est également réparable, le patron du Fairphone Bas van Abel s’amuse même à le démonter d’une main. Ceux qui ont déjà essayé de changer l’écran d’un smartphone haut de gamme le savent :  il faut s’armer d’outils et de patience. Le démontage du Fairphone est déconcertant de facilité et beaucoup de composants sont changeables. Au lieu de sortir un téléphone chaque année, l’entreprise hollandaise fait évoluer les composants. Les possesseurs du smartphone peuvent ainsi avoir un appareil photo plus performant sans changer de téléphone. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre ni à un design ni à des performances incroyables,  mais c’est aussi un choix à faire en tant que consommateur ».

 

Hélène Chevallier, Le Fairphone, le smartphone anti-obsolescence programmée,  

Emission du 02 octobre 2017 C’est déjà demain, franceinter.f/

Les moissons du futur

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Le monde vit une triple crise : économique, alimentaire et énergétique. La question alimentaire n’est pas encore résolue à l’échelle planétaire. Quelles solutions peuvent être envisagées pour renouer avec une agriculture durable, respectueuse du vivant et de l’environnement ? Afin de découvrir des solutions possibles à la crise alimentaire, Marie-Monique Robin enquête sur les méthodes de l’agroécologie dans différents points du globe.

Le tour du monde de Marie-Monique Robin débute au Mexique, où elle rencontre deux paysans locaux, pratiquant la technique du Milpa, qui est considérée comme l’un des modèles les plus accomplis de l’agroécologie.

L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de productions qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle vise à diminuer les pressions sur l’environnement (réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles.

Quant à la technique du Milpa, elle consiste à semer en même temps des graines de maïs, de haricots et de citrouille. Le maïs sert de tuteur aux haricots, le haricot fixe l’azote de l’air et l’apporte ensuite au maïs. Les feuilles de citrouille font de l’ombre sur le sol et permettent, de ce fait, de conserver l’humidité. Les agriculteurs obtiennent donc des parcelles en parfaite santé, et les résultats sont meilleurs. Dans le système de la Milpa, les « mauvaises herbes » n’existent pas ; car, même les plantes sauvages qui poussent au milieu des cultures ont de multiples fonctions, comme par exemple, nourrir les animaux. Les animaux produisent du fumier, qui entretient la fertilité du sol. Ce système de la Milpa fonctionne en circuit fermé, c’est pourquoi il est considéré comme durable et il ne dépend pas du marché extérieur. Il permet à ces agriculteurs d’être autosuffisants. Comme ce système entraîne une grande diversité d’aliments pour les insectes, ceux-ci s’attaquent un peu au maïs, un peu aux haricots, aux citrouilles et aux herbes qui poussent dans la parcelle mais ils ne représentent donc jamais un réel problème !

La deuxième étape de l’enquête se déroule au Malawi, un pays de quinze millions d’habitants, où la moitié de la population vit dans un état de pauvreté extrême avec un revenu inférieur à un euro par jour. En 2007, le gouvernement a lancé un vaste programme d’agroforesterie, considérée comme une expérience d’agroécologie réussie. Les sols du Malawi sont très pauvres en azote et en phosphore (aliments les plus importants pour la production agricole). C’est pourquoi, ils ont décidé de développer l’agroforesterie, car c’est un moyen d’augmenter la fertilité des sols. Ce système consiste à planter un arbre utilisé comme engrais (ici le gliricidia) autour de leurs cultures, mais aussi en alternance avec les plants de maïs. L’opération d’enfouissement doit être répétée trois fois par an. L’agroforesterie a rendu les terres fertiles et a résolu les problèmes de récoltes qu’elle rencontrait avec l’utilisation des engrais chimiques lors des périodes de sécheresse, le gliricidia permettant de conserver l’humidité. Pour cette technique, on peut utiliser des arbres qualifiés de « fertilisants » : ils ont la capacité de fixer l’azote et sont capables d’améliorer immédiatement la fertilité des sols. Les rendements sont alors multipliés par deux ou par trois. Ce système permet aux agriculteurs du Malawi de ne pas souffrir de la famine et de vivre décemment. Le centre mondial d’agroforesterie a été créé à Nairobi, au Kenya, en 1977.

La dernière étape de ce tour du monde est l’Allemagne, où deux agriculteurs biologiques exploitent une ferme de trente-trois hectares aux portes de la Forêt Noire.

Ils pratiquent ce que l’on appelle les « techniques culturales simplifiées ». Ils ne labourent plus leurs champs, ils n’utilisent jamais d’engrais chimiques ni de compost, mais nourrissent leurs sols avec un couvert végétal permanent considéré comme un engrais vert. Ils pratiquent enfin le « semi-direct » ; en mai, ils sèment du soja au milieu des plants de trèfle et de seigle. Ils travaillent le sol le moins possible, car chaque préparation du sol perturbe la vie microbiologique de la terre.

Le seigle fabrique beaucoup de matière sèche, et donc de carbone ; le trèfle est une légumineuse, qui fixe l’azote de l’air. C’est donc un alliage de plantes qui se complètent parfaitement et qui a différentes fonctions, comme celle de protéger le sol. Avec ce système, les rendements de soja sont similaires à ceux du soja conventionnel.

L’agriculture biologique entraîne une réduction de 45% de la consommation d’énergie et de 40% des émissions de gaz à effet de serre. Pendant les périodes de sécheresse, les récoltes des agricultures biologiques sont supérieures à celles des agricultures conventionnelles. Grâce à ce système et donc à la réduction des coûts de production, les agriculteurs biologiques de la Forêt Noire économisent cinq-cents euros par hectare et par an.

Le principal obstacle à une conversion massive vers l’agriculture biologique est l’énergie trop bon marché. Le jour où le prix de l’énergie augmentera et où l’agriculteur conventionnel ne pourra plus payer les entrées chimiques, il sera obligé de se tourner vers l’agriculture biologique.

De plus, les fournisseurs d’intrants chimiques n’ont aucun intérêt à ce que l’on enseigne aux agriculteurs comment se passer de ce qu’ils produisent et de ce qu’ils vendent.

Pour conclure, les agriculteurs auraient tout intérêt à passer à une agriculture durable comme l’agroécologie, avec ses différents systèmes, selon le climat et les ressources de chaque pays. Cette conversion réglerait de nombreux problèmes alimentaires dans le monde.

 

Alycia Bessaud, Seconde 3. Cet article a été rédigé dans le cadre du cours de géographie de Mme Dumas.